
C’était lundi après-midi. Près de 60 éleveurs ont attendu, en vain, les explications de l’OFB
Devenue nationale, par le prisme médiatique et politique, l’affaire du barrage du castor, détruit par Frédéric Brochot, avec une étape judiciaire, n’est pas terminée… Jeudi 9 avril, Frédéric Brochot a été informé que des agents allaient venir sur ses parcelles pour voir comment le castor a réagi face à sa perte d’habitat.
L’éleveur autunois, vice-président du conseil départemental de Saône-et-Loire, en charge de l’agriculture, mais aussi élu d’opposition à Autun et élu au Grand Autunois Morvan, avait aussi été informé que les représentants du réseau Castor, à savoir de l’Office Français de la Biodiversité et de la Société d’Histoire Naturelle d’Autun, effectueraient une visite sur le terrain, pour voir où peuvent se situer les castors en ce printemps, leur habitat, mais aussi pour voir où ils reconstruisent des barrages…
Frédéric Brochot comptait bien rencontrer les membres de la délégation. Et en toute transparence, il avait informé la FDSEA, son syndicat agricole.
Et c’est ainsi qu’ils se sont retrouvés une petite soixantaine dans la cour de sa ferme. Pas un fusil à la main, mais bien désireux d’en savoir plus au sujet de cet intérêt pour le castor. Avec une petite surprise. Un média était représenté. «Comme ce n’est pas nous qui l’avons informé, on se doute que c’est l’OFB», taclent Frédéric Brochot et Didier Talpin, qui emmenait la délégation de la FDSEA.
Frédéric Brochot et ses amis éleveurs n’ont pas rencontré les agents de l’OFB. «Ils ne sont pas venus jusqu’à nous. On a juste vu, au loin, un homme et une femme, en cuissarde, sur ma propriété», relèvent l’éleveur, qui a un sentiment de «harcèlement».
Il dit cela calmement et s’étonne de l’importance des moyens pour un castor. Il remarque aussi que dans le Doubs le castor a été traité avec une clôture électrique. Et ironise : «On est dans la même région, mais le sujet du castor n’est pas traité partout pareil. Étonnant non ?»
Didier Talpin lui n’a pas vraiment apprécié l’absence de contact avec les agents de l’OFB. «On voulait savoir pour essayer de comprendre. Le sujet intéresse et est important, puisqu’on était 55 éleveurs de la Communauté Urbaine Le Creusot – Montceau et de l’Autunois à être venus». Et de poursuivre : «Ils auraient quand même pu venir pour échanger. On n’allait pas les manger».
Er Didier Talpin d’ajouter : «Il faut bien comprendre que nous les éleveurs, entre le loup, le castor et les règles pour la taille des haies, on en a raz la casquette. Moi j’ai subi une attaque du loup sur mes ovins, mais les agents de l’OFB ne sont pas venus, parce qu’ils étaient en grève. Et puis j’ai demandé au Préfet le droit d’intervenir ses des barrages de castors. Il m’a juste répondu qu’il en prenait note !»
Alain BOLLERY
(Photos DR)
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