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04/11/2025 13:07
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BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ : Les habitants présentent un état de santé plus dégradé qu’au niveau national

Selon l'INSEE, la mortalité prématurée est 4 % plus élevée, en lien notamment avec plus de maladies cardiovasculaires, de consommation de tabac ou d’alcool.
En Bourgogne-Franche-Comté, l’espérance de vie stagne ces dernières années. Elle est inférieure d’environ un an à la moyenne française, du fait d’un état de santé général un peu moins bon. À sexe et âge identiques, davantage d’habitants qu’en France sont pris en charge pour les principales pathologies cardiovasculaires ou pour du diabète. La mortalité prématurée, soit avant l’âge de 75 ans, est 4 % plus élevée en lien avec plus de maladies cardiovasculaires, de consommation de tabac ou d’alcool, et de causes externes. Elle est plus fréquente dans les départements de la Nièvre et de l’Yonne. Elle a néanmoins reculé en 15 ans grâce au dépistage précoce et à la prévention.

L’espérance de vie tend à stagner depuis une dizaine d’années

En Bourgogne-Franche-Comté en 2024, l’espérance de vie à la naissance atteint 85,0 ans pour les femmes et 79,1 ans pour les hommes. Elle est inférieure de près d’un an à celle constatée sur l’ensemble de la France. Depuis 1946, elle s’est considérablement allongée, avec environ 20 années gagnées pour chacun des deux sexes. Ces progrès sont le fruit de l’amélioration des conditions de vie et d’hygiène, des avancées médicales et de la généralisation de la vaccination. Depuis les années 1980, les principaux gains sont liés à la réduction de la mortalité cardiovasculaire chez les personnes âgées.

Néanmoins, après plusieurs décennies de progression quasi continue d’environ un trimestre supplémentaire par an, l’espérance de vie se stabilise depuis une dizaine d’années. Les avancées médicales déjà accomplies réduisent la marge de progrès envers les maladies connues. En outre, des pathologies se développent liées à la sédentarité, au stress, à une alimentation moins équilibrée, et aux effets croissants de la pollution et des canicules.

Plus d’habitants pris en charge pour hypercholestérolémie et diabète

L’état de santé des habitants de Bourgogne-Franche-Comté apparaît globalement moins bon qu’au niveau national : davantage de patients sont soignés pour les principales pathologies et la mortalité est plus élevée (pour comprendre).

À âge et sexe identiques, par rapport à la France, davantage d’habitants de la région (+6 %) sont pris en charge pour hypertension artérielle, l’affection la plus soignée. Le diabète, deuxième pathologie la plus rencontrée, touche 7 % des habitants, et est également plus pris en charge (+3 %). Il en va de même pour la régulation de l’humeur (+11 %) et de l’anxiété (+12 %).

Les traitements de ces pathologies reposent pour partie sur la délivrance de médicaments. En 2023, les pharmacies de Bourgogne-Franche-Comté ont délivré 101 millions de boîtes de médicaments (encadré 1). Les quantités de médicaments prescrits ont tendance à augmenter avec l’âge. Ainsi, le vieillissement attendu de la population dans les années à venir augmenterait les besoins de soins de manière importante (encadré 2).

Une mortalité plus élevée dans la région

En Bourgogne-Franche-Comté, la mortalité moyenne sur la période 2018-2022 est, à âge égal, plus élevée de 2,8 % par rapport à la moyenne nationale. Près de 31 700 habitants de la région sont décédés en moyenne chaque année entre 2018 et 2022.

Les causes initiales de décès sont en premier lieu des tumeurs cancéreuses (poumon, côlon-rectum, pancréas, sein, etc). Elles sont à l’origine de plus du quart des décès, 8 170 par an. Les causes liées à l’appareil circulatoire, dont les maladies cérébrovasculaires (notamment les AVC), viennent ensuite avec 6 900 décès par an. Les causes externes, comme les chutes ou les suicides, sont responsables de 2 090 décès. Les maladies de l’appareil respiratoire, comme les pneumonies, sont à l’origine de 1 960 décès.

Environ 9 350 décès prématurés par an

Au-delà de la mortalité générale, c’est surtout la mortalité prématurée, celle survenue avant 75 ans, qui est plus élevée dans la région, et pour chacun des deux sexes. À âge égal, elle est supérieure de 4,3 % à la moyenne de France métropolitaine. Elle est plus élevée pour les causes externes (+15 %), et dans une moindre mesure pour les maladies de l’appareil circulatoire, comme les cardiopathies ischémiques. Elle est en revanche inférieure pour le cancer du sein (-6 %).

Cette surmortalité prématurée s’explique en partie par une structure sociale moins favorisée : 55 % des adultes sont ouvriers ou employés, 5 points de plus qu’au niveau national. Or, en France, l’espérance de vie des ouvriers et employés est en moyenne inférieure de 2 à 5 ans à celle d’un cadre. Ces écarts sont liés à des habitudes de vie défavorables : consommations d’alcool et de tabac plus importantes, alimentation moins équilibrée, plus de sédentarité et d’obésité, maladies chroniques non traitées ou moins régulièrement du fait d’un rapport moins fréquent avec le corps médical.

Chaque année, en moyenne entre 2018 et 2022, plus de 9 350 habitants de la région sont décédés prématurément. Les hommes sont deux fois plus concernés que les femmes. Au cours des 15 dernières années, des progrès notables ont permis de réduire la mortalité prématurée de 19 % dans la région, à un rythme comparable à la moyenne nationale. Elle a baissé deux fois plus rapidement chez les hommes que chez les femmes (respectivement -23 % et -11 %). Néanmoins, son recul est devenu au fil du temps moins marqué.

Le dépistage des cancers permet un traitement plus précoce et réduit la mortalité, notamment prématurée. En Bourgogne-Franche-Comté, les habitants participent aux divers programmes nationaux de prévention de manière comparable à la moyenne nationale. En 2022, 49 % des 50-74 ans ont réalisé un dépistage du cancer colorectal et 60 % des femmes éligibles au dépistage du cancer du sein l’ont fait.

Les décès prématurés sont plus fréquents dans la Nièvre et l’Yonne

En raison de contextes socio-économiques moins favorables, le risque de décès prématuré est significativement plus élevé dans la Nièvre et l’Yonne. La mortalité prématurée liée aux maladies de l’appareil circulatoire et aux causes externes y est plus élevée qu’au niveau national. Celles dues à l’alcool et au tabac sont également plus fréquentes (respectivement +14 % et +7 %).

Dans ces deux départements, la part de la population vivant sous le seuil de pauvreté est élevée. La pratique sportive en club est plus faible, avec moins de licences sportives par habitant. L’accessibilité à un médecin généraliste est près de 20 % inférieure à la moyenne nationale. Les moins de 60 ans consultent un médecin généraliste de 6 % à 18 % moins souvent que la moyenne nationale. L’accès aux soins est parfois retardé ou limité, pour des raisons financières ou de disponibilité des professionnels. L’ensemble de ces facteurs augmente le risque de développer des maladies chroniques ou graves, moins prises en charge à temps.

2 060 décès prématurés dus au tabac, 1 120 dus à l’alcool

Dans la région, le tabagisme a causé près de 2 060 décès prématurés par an sur la période 2018-2022. À âge égal, la mortalité liée au tabac est supérieure de 11 % à celle de France métropolitaine. En 2021, le tabagisme quotidien est un peu plus fréquent : il concerne 27 % des 18-75 ans de la région contre 25 % de ceux de France métropolitaine. En 2023, les quantités de tabac vendues par les buralistes, rapportées à la population des plus de 15 ans, sont 4,8 % plus élevées dans la région par rapport à celles de France métropolitaine hors Corse.

Par ailleurs, 1 120 autres décès prématurés sont liés à l’alcoolisme, ce qui représente une mortalité, à âge égal, supérieure de 16 % à la moyenne française. Comme au niveau national, un peu plus de 7 % des Bourguignons-Francs-Comtois de 18-75 ans consomment quotidiennement de l’alcool et 17 % ont chaque mois au moins une consommation ponctuelle importante (six verres ou plus en une seule occasion).

Recul de la mortalité liée au tabac et à l’alcool

Depuis le début des années 2000, les mortalités liées au tabac et à l’alcool sont en recul. La France mène depuis plusieurs décennies une lutte active contre ces consommations à travers l’adoption de législations ciblées, comme la loi Évin. Elles se sont traduites par l’interdiction de fumer dans les lieux publics, le paquet neutre, la hausse des prix du tabac, la limitation de la publicité, et l’interdiction de la vente de tabac et d’alcool aux mineurs. Des campagnes comme le Mois sans tabac et le Dry january encouragent à arrêter les consommations de tabac et de l’alcool et incitent à bénéficier d’un accompagnement au sevrage.

Depuis 2016, les substituts nicotiniques sont davantage remboursés (désormais à 65 % et sans plafond), cela a entraîné une forte hausse des délivrances dans les pharmacies de Bourgogne-Franche-Comté : 252 700 boîtes en 2023, soit 18 fois plus qu’en 2016. Le vapotage reste moins répandu dans l’ensemble de la population (3 % contre 6 % au niveau national) mais séduit les jeunes. Il est perçu comme moins nocif et utile au sevrage. Toutefois, il n’est pas sans risque : les substances inhalées entretiennent une addiction et, si la mortalité liée au cancer du poumon recule, celle liée à l’environnement et à l’exposition à des substances nocives progresse.

Entre 2005 et 2021, le tabagisme quotidien a peu baissé dans la région. Les quantités de tabac offertes à la consommation ont chuté de 35 % entre 2018 et 2023. En France, la consommation quotidienne des femmes commence à décliner au début des années 2010. Les effets du tabagisme, ou de son arrêt, sur la mortalité apparaissant avec un décalage de plusieurs décennies, la mortalité attribuable au tabac chez les femmes continue donc d’augmenter.

Plus de la moitié des décès prématurés sont évitables

En Bourgogne-Franche-Comté comme en France métropolitaine, 57 % des décès prématurés seraient des décès prématurés évitables  : 39 % grâce à la prévention et 18 % grâce à des diagnostics et des soins plus précoces. En 5 ans, la prévention a permis de réduire de 4 points la part de décès évitables parmi les décès prématurés.

Les décès prématurés des hommes semblent un peu plus évitables que ceux des femmes (59 % contre 56 %). Ils sont davantage liés à l’alcoolisme, au tabagisme ou à la sécurité routière, objets de diverses campagnes de prévention depuis plusieurs années. Chez les femmes, ce sont davantage des décès en lien avec un diagnostic et des soins trop tardifs.

Encadré 1 - Les anti-douleurs sont les médicaments les plus délivrés en pharmacie

En 2022, 36 boîtes de médicaments ont été délivrées et ont fait l’objet d’un remboursement par habitant dans les pharmacies de Bourgogne-Franche-Comté. Les traitements du système nerveux représentent 38 % des boîtes, dont 25 % d’antalgiques (surtout du paracétamol) et 5 % de psycholeptiques. Depuis 7 ans, la délivrance d’anxiolytiques et de somnifères, dont la prise prolongée peut entraîner une accoutumance voire une dépendance, a reculé (-9 % et -29 %). Celle des antidépresseurs, qui ne présentent pas ces risques, a progressé (+20 %).

Les médicaments du système digestif et métabolique représentent 17 % des boîtes (troubles de l’acidité, diabète, vitamines) et ceux permettant de réduire le risque de maladies cardiovasculaires 11 % (hypertension, cholestérol, triglycérides).

Encadré 2 - Avec le vieillissement de la population, les besoins de santé devraient augmenter

Les besoins en soins augmentent avec l’âge, car diverses maladies chroniques ou dégénératives peuvent survenir. Par exemple, en France, les prises en charge pour hypertension artérielle, hypercholestérolémie ou diabète sont 3,2 fois plus fréquentes pour les personnes de 75 ans ou plus que pour l’ensemble de la population. En Bourgogne-Franche-Comté, les habitants de 75 ans ou plus consultent en moyenne deux fois plus souvent un médecin généraliste et cinq fois plus souvent un infirmier, par rapport à l’ensemble des habitants de la région. Ceux de 60 ans ou plus se voient délivrer en pharmacie, près de deux fois plus de boîtes de médicaments.

Or, la population âgée est appelée à croître significativement dans les années à venir. Si les tendances démographiques se poursuivent, le nombre d’habitants de 75 ans ou plus augmenterait d’environ 110 000 dans la région entre 2025 et 2040, soit 30 % de plus. Cette évolution pourrait entraîner une hausse importante de la demande en soins de santé et nécessiterait davantage de professionnels de santé alors même que certaines de ces professions sont d’ores et déjà en tension.

David Brion (Insee), Caroline Bonnet (Observatoire régional de la santé)

Communiqué



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