
Le socialiste tacle le Maire de Chalon sur Saône.
Communiqué :À
Chalon, la loi du buzz remplace la loi de la République. Monsieur
Platret, la censure d'un drapeau ne pourra camoufler vos erreurs.
Les
violences survenues samedi soir à Chalon-sur-Saône sont graves et
inacceptables. Elles doivent être condamnées avec la plus grande
fermeté, et leurs auteurs traduits devant la justice. La République
repose sur l’ordre républicain, qui ne peut coexister avec des attaques
contre les forces de l’ordre ou des dégradations de l’espace public.
Mais
face à ces faits, la réponse du maire de Chalon est irresponsable. En
annonçant l’interdiction du drapeau palestinien sur la voie publique,
Gilles Platret choisit l’amalgame, la stigmatisation et la provocation
politique. Plutôt que d’assumer ses manquements en matière de prévention
et de gestion de l’ordre public, il tente de détourner l’attention par
une mesure aussi illégale qu’injuste.
Ce faisant, M. Platret franchit
un seuil politique inquiétant : celui d’un alignement clair sur les
thèses et les pratiques de l’extrême droite. En désignant un symbole
politique comme ennemi intérieur, en amalgamant une cause internationale
à des actes de violence locaux, il cède à une logique de bouc émissaire
qui n’a rien à voir avec les valeurs républicaines. C’est le glissement
d’un maire en difficulté vers une stratégie de tension et de division,
inspirée des méthodes les plus radicales.
Car la vérité, c’est que
ces débordements étaient prévisibles. Aucun dispositif de sécurisation
renforcé n’a été mis en place, aucune anticipation sérieuse n’a été
menée, alors même que de telles soirées sont connues pour être
sensibles. L’absence d’une stratégie claire et coordonnée de maintien de
l’ordre a laissé le champ libre aux violences. Ce sont ces manquements
qu’il aurait fallu reconnaître et corriger, au lieu de désigner un
drapeau comme responsable.
Le drapeau palestinien n’est pas un
symbole de violence. Il est l’emblème d’un peuple, d’une cause reconnue
par le droit international. En faire un signe interdit, en amalgamant un
fait isolé à une communauté ou à une opinion politique, on franchit une
étape supplémentaire dans la dérive autoritaire et stigmatisante.
Interdire
un drapeau, interdire toute manifestation pro-palestinienne, c’est
piétiner les droits fondamentaux : la liberté d’expression, la liberté
d’opinion, la liberté de manifester. Ce n’est pas ainsi que l’on fait
respecter la République, c’est ainsi qu’on l’affaiblit.
Nous
demandons donc le retrait immédiat de cet arrêté. L’ordre républicain se
construit par la justice, le dialogue et la fermeté dans le respect des
droits. Il ne se décrète pas dans la confusion, l’improvisation ou la
peur
La République ne se protège pas en bradant les libertés. Elle se défend en les garantissant pour toutes et tous.
Clément Mugnier,
pour la Section de Chalon-sur-Saône du Parti socialiste