
La majorité absolue pour personne… Le deuxième tour des législatives a d’abord distribué des claques.
C’est forcément une claque que le Président de la République et ses
troupes ont pris dimanche avec les résultats du second tour des
législatives… Emmanuel Macron espérait la majorité absolue… Il doit se
contenter de 245 sièges. A -44 de la sacro-sainte majorité absolue.
Mais
il n’est pas le seul à être déçu des résultats. Jean-Luc Mélenchon
voulait se faire élire premier Ministre avait-il clamé. Il en est loin.
Mais comme il a l’art de savoir tout positiver il a tenté dimanche soir
d’expliquer qu’il avait gagné. Il en est loin. Même si avec ses troupes
il va avoir les armes pour mettre le bazar. C’est comme dans les maths
modernes, avec des moins on peut parfois faire des plus… Il suffit de
trouver la bonne formule et Mélenchon est un expert…
Mais alors qui a
gagné ? En nombre de sièges, c’est forcément Marine Le Pen qui voit son
groupe bondir à 89 députés. C’est assurément une belle victoire. Mais
pas suffisante pour jouer les trouble-fête aussi fort que les élus de la
NUPES.
Alors qui les vainqueurs ? Ce pourrait être les Républicains,
mais pas certains qu’Emmanuel Macron en trouve 44 sur 74 pour s’offrir
une majorité absolue. Qui encore ? Il y a 22 députés estampillés divers
gauche.. 4 divers centre… 10 régionalistes… Vous avez beau tout
additionner on est n’est pas 89.
En fait il va falloir trouver des
compromis. Un peu beaucoup comme en Allemagne, ou dans d’autres pays.
Sauf que la France n’est pas l’Allemagne et que l’art du compromis ne se
décrète pas. Il se cultive. Dans le temps. Pas sur un coin de table.
On
a bien entendu quelques ténors de la droite, dimanche soir, commencer à
proposer leurs services, comme Jean-François Copé. Et on peut être
assuré qu’il y en aura d’autres. Mais pas certain que cela rendra la
France facilement gouvernable.
Restera l’arme de la dissolution. Mais
Emmanuel Macron sait très bien que ce n’est pas pour tout de suite. Les
Français ne le comprendraient pas et ne lui pardonneraient pas.
Faut-il
s’attendre à ce que le pays soit paralysé dans son fonctionnement
parlementaire ? Pas forcément. Car qui a vraiment intérêt à la paralysie
au risque d’en payer le prix peut être plus vite que prévu ? François
Mitterrand disait qu’il fallait donner du temps au temps. Avec sa
dissolution ratée, Jacques Chirac lui avait finalement donné raison.
Toute la question est maintenant de savoir qui sera le véritable maître
des horloges… Emmanuel Macron ? Jean-Luc Mélenchon ? Marine Le Pen se
gardera bien de tenter de bouger les aiguilles en attendant le scrutin
des Européenne de 2024. Le Rassemblement National ira seul. Et du côté
de la NUPES ? On sera toujours groupé, ou bien on voudra se compter ?
C’est un autre sujet que Jean-Luc Mélenchon ne va pas devoir laisser de
côté trop longtemps. Car comme toujours en politique, le temps presse.
Alain BOLLERY