
Le Premier Ministre en se mettant les socialistes dans la poche a coupé l’herbe sous le pied des députés de LFI et du RN. Il a gagné. Sauf indiscipline chez les Députés PS et LR, les motions de censure ne devraient pas être votées. L’ombre d’une dissolution s’éloigne.
Il ne suffit pas de parler longtemps pour bien parler et être compris.
Ainsi ce mardi 14 octobre, jour de la Saint Just , ça ne s’invente pas,
le Premier Ministre Sébastien Lecornu avait donné rendez-vous aux
Députés pour son discours de politique générale. Il a été court - une
trentaine de minutes - mais clair. Oui clair, car finalement ce que tout
le monde attendait est vite arrivé.
Le Premier Ministre a annoncé la
suspension de la réforme des retraites jusqu’à la Présidentielle,
c’est-à-dire jusqu’au budget de 2028 qui sera débattu et voté au second
trimestre de 2027. C’est-à-dire dans deux ans.
Vu le sourire affiché
par Olivier Faure, le patron des socialistes, vu «le salut d’une
première victoire» assuré par Fabien Roussel, le patron des communistes,
la menace d’une censure, et donc la perspective d’une dissolution s’est
éloignée.
Oh certes, les Députés écologistes voteront la censure du
Gouvernement, sans doute pour continuer d’être parrainés pour les
prochaines échéances électorales par la gauche de la gauche…
Oh
certes Manuel Bompard, qui mène ses troupes à la baguette et exige leur
discipline, demande aux Députés socialistes de désobéir, en parlant
d’une «suspension intégrale de la réforme des retraites…
Mais vu la
tête des Députés Insoumis restés sur les bancs, on pouvait remarquer,
devant la télévision, que beaucoup avaient mesuré que pour la censure
s’était plié. Mais pas dans le sens qu’ils espéraient.
Mais c’est
vrai, tout reste possible jusqu’au résultat du vote. Sans doute se
trouvera-t-il chez certains députés en mal de soutien, la tentation de
voter la censure… Peut être chez quelques socialistes et chez les LR,
bien coincés et relégués en seconde zone, depuis que Bruno Retailleau a
assombri leur ciel, en pensant plus à son intérêt personnel, qu’à
l’intérêt de la France.
Ainsi va notre France et notre République
dans un monde bouleversé, trop souvent en guerre. Une France dans
laquelle l’esprit de responsabilité n’est pas une valeur partagée. Mais
c’est aussi cela la liberté. On peut le constater, mais ne pas le
déplorer, car la liberté d’expression est fondamentale.
Alain BOLLERY
(Photo Alain BOLLERY)