
La Secrétaire d’Etat, qui était auparavant en charge de l’égalité, a
privatisé une partie de sa visite à Dijon. Au bénéfice d’un seul média
et donc au mépris du pluralisme. Pourquoi ? On se pose des questions.
Quand il y a un trou dans le déroulé de la visite d’une ou d’un Ministre
c’est souvent pour une rencontre privée, parfois avec des militants,
mais sans la presse. Mardi 22 septembre, il y avait un trou d’environ 4
heures dans l’agenda de la visite de Marlène Schiappa à Dijon.
On a
appris que c’était pour une rencontre d’une heure avec des femmes
présentées comme des cheffes d’entreprises. Cette rencontre a eu lieu
dans les locaux du Bien Public. Elle n’était pas ouverte à la presse.
Enfin si, au seul Bien Public.
C’est donc au mépris du pluralisme que
Madame Schiappa s’est prêtée à cet exercice au bénéfice d’une
entreprise de presse. C’est là une grande première en Bourgogne. Et,
nous l’écrivons avec le sourire, on ne veut pas croire que c’était pour
réaliser des économies de chauffage à la Préfecture…
Nous avons déjà
vu des Ministres rencontrer des chefs d’entreprises, des syndicalistes,
des sportifs, ou des personnes de la société civile… Mais jamais,
absolument jamais ces rencontres n’avaient été ouvertes qu’à un seul
média et donc au mépris des autres.
Venant de la part de l’ancienne
Ministre chargée de l’égalité et (sic) de la Lutte contre les
discriminations, c’est pour le moins surprenant. On se permet d’ajouter
que c’est scandaleux.
Comme nous savons être un peu naïfs, on se pose forcément des questions.
Le
Bien Public et le Crédit Mutuel son propriétaire, ont-ils payé en
partie le déplacement de la Ministre et des membres de son cabinet ?
Qu’est-ce que le Bien Public a promis à Madame Schiappa et au Gouvernement pour ce traitement de faveur ?
Consigne
sera-t-elle donnée désormais aux Ministres de privatiser une partie de
leurs visites au bénéfice d’une seule entreprise de presse ?
Que l’on
ne se méprenne pas : Nous sommes jaloux de rien. Et nous ne nous
offusquons jamais quand un Ministre accorde une interview à un médias,
quand celui-ci la sollicite.
Nous défendons juste le pluralisme dont
on sait que s’il satisfait des personnes, il en irrite d’autres. Mais
dans une démocratie on est libre d’aimer ou de ne pas aimer.
Madame
Schiappa ce n’est pas la peine d’être chargée de l’économie sociale et
solidaire si c’est pour en oublier les définitions et les vertus. Nous
croyons encore à certaines valeurs et à leur respect. Et cela personne
ne pourra nous l’enlever.
Nous oserons pour finir une question à
Madame Schiappa en charge de l’économie sociale et solidaire : Pourquoi
les médias web, comme infos-dijon, creusot-infos, autun-infos,
infos-chalon, macon-infos, ou encore montceau-news, tous en accès
gratuit, ne figurent-ils jamais dans les plans de communication payants
du Gouvernement, ce qui est une constante depuis plus de 15 ans.
Car,
finalement, en étant naïf – une dernière fois -, on pourrait penser que
mercredi vous avez agi au bénéfice du seul Bien Public, car il serait
redevable à votre Gouvernement, comme il l'aurait été pour les autres
avant… et que vous vous êtes mutuellement payés en retour. Nous ne
voulons pas le croire, mais avouez que l’on peut se poser aussi cette
question.
Alain BOLLERY
(Photo Jean-Christophe TARDIVON)