7h06 ce mardi 14 février jour de la Saint-Valentin. François Braun publie un tweet avec un lien sur un article abonné du JSL. Article qui, en titre annonce : «Autun. Le ministre de la Santé confirme, en personne la fermeture de la maternité».
A cet article le Ministre affirme sur twitter : «Inexact : les accouchements sont suspendus aujourd’hui par manque de personnel. Je me suis engagé auprès des élus à ce que nous travaillions collectivement à des solutions adaptées aux besoins du territoire que j’annoncerai sur place en mars prochain».
Voici donc un Ministre qui dément ce qu’il aurait déclaré. Nous écrivons «aurait» car nous n’avons pas assisté à la conversation, qui aurait pu être tout simplement une conférence de presse audio, comme cela est possible et se fait régulièrement.
Le Député Rémy Rebeyrotte, par communiqué, lundi en début d’après-midi, avait annoncé une réunion l’après-midi et précisé que «dans la foulée, le Ministère pourrait faire une première communication».
Rémy Rebeyrotte comme le Maire Vincent Chauvet ont ensuite annoncé qu’un communiqué devait être envoyé aux médias. Le communiqué n’est jamais venu. Ni du Ministère. Ni de l’Agence Régionale de Santé qui pourtant a régulièrement communiqué sur le sujet de la maternité d’Autun, depuis le mois de décembre.
François Braun ne pourra pas contester qu’il a décidé non pas d’envoyer un communiqué, mais de répondre à un seul média. Le Ministre a donc décidé de privatiser au bénéfice d’un seul groupe de presse, celui qui est propriétaire du journal où il a grandi – à Belfort – et où il a exercé – en Lorraine -. Il l’a fait en conscience et il s’agissait en l’occurrence d’un quadruple mépris.
Un mépris à l’égard des élus de l’Autunois, du Morvan et de la Nièvre, pour avoir fait le contraire de ce qu’il leur avait annoncé.
Un mépris à l’égard de la population du territoire en se gardant d’une communication officielle au bénéfice d’une interview qui n’aurait donc été ni relue, ni validée, comme le demandent les Ministres, y compris aux médias parisiens.
Un mépris du territoire, car depuis quand un Ministre considère-t-il que sur un sujet aussi grave, une communication aussi légère est la bonne réponse aux questions de ses habitants.
Un mépris à l’égard des médias et pas seulement d’autun-infos, de creusot-infos – ce qui justifie cet EDITO -, mais aussi du Journal du Centre, dont les lecteurs dans la Nièvre, de Luzy à Lormes, en passant par Château-Chinon sont plus que concernés par le devenir de la Maternité d’Autun. Mais aussi de France 3 Bourgogne et de quelques autres.
Ce mépris des médias est aussi celui du pluralisme. Monsieur Braun est peut-être un amoureux de la Pravda et un nostalgique de l’Agence Tass. Pas nous. Peut-être que Monsieur Braun se rêve en futur Ministre de la communication lors d’un prochain remaniement. Nous lui conseillons alors de prendre attache avec de meilleurs conseillers.
Tout cela serait drôle si à l’épicentre de ce dossier, qui devient de plus en plus illisible, il n’y avait pas la Maternité d’Autun. La seule vraie question qui intéresse une grande partie de la population est très simple et se résume en quelques mots :
Y aura-t-il encore des accouchements à la Maternité d’Autun ?
Tout le reste n’est qu’habillage, n’est que communication. Nous ne sommes pas des experts pour affirmer que les accouchements, coûte que coûte, doivent continuer à Autun. Par contre nous demandons juste de la décence de la part du Ministère vis-à-vis du Territoire de l’Autunois Morvan et de tous ses acteurs : La population, les élus, les professionnels de santé et tous les médias. On a trop le sentiment que depuis quelques temps c’est un peu beaucoup : «Autun, je t’aime moi non plus !»
Que des solutions alternatives soient envisagées on veut bien. Mais on trouve l’accouchement un peu long quant à leur annonce.
Soyez clair, soyez franc, soyez honnête Monsieur le Ministre. Soyez à la hauteur de vos responsabilités. Après chacun appréciera, avec sa sensibilité, ce qui aura été décidé et mis en place. Mais de grâce l’heure n’est pas à souffler le chaud et le froid.
Le dossier de la Maternité d’Autun mérite beaucoup mieux que de répondre à trois questions pour croire que l’on a fait le «job» avec sa bibine dans un journal et le sentiment du devoir accompli. Ca c’était dans le monde d’avant… Pour preuve vous vous êtes senti obligé de publier un tweet en forme de rétropédalage. Il y avait sans doute, il y a sans aucun doute, beaucoup mieux à faire.

Alain BOLLERY

Directeur de publication