
Plus chaud ? Conforme ? Plus froid ? Plus sec ? Plus humide ?

Chaque mois, Météo-France produit un bulletin des grandes tendances pour
les trois mois à venir. Voici le dernier bulletin pour juin, juillet et
août 2025.
Juin, juillet et août 2025
À l’échelle du trimestre,
le scénario privilégié est une circulation d’ouest océanique même si la
prévisibilité reste faible. Le scénario le plus probable, pour les
températures, est donc principalement associé à la tendance du
changement climatique sur l’Europe.
Tendances pour les températures
Pour
le trimestre, le scénario plus chaud que la normale est le plus
probable pour la France. Ce scénario est plus prononcé sur le bassin
Méditerranéen et la région des Balkans.
Toutefois, des épisodes ponctuels plus frais ne sont pas exclus.
Tendances pour les précipitations
La
prévisibilité est très limitée pour ce trimestre. Aucun scénario n’est
privilégié sur la France et une très large partie de l’Europe. Sur les
Balkans, un scénario plus sec que la normale est le plus probable.
Peut-on vraiment connaître le temps pour la saison prochaine ?
Chaque
mois, Météo-France produit un bulletin des grandes tendances
climatiques pour les trois mois à venir. Il ne s’agit pas de prévisions
météorologiques destinées à fournir des informations sur le temps
attendu en France tel ou tel jour, mais de dégager des tendances
probabilistes à l’échelle de l’Europe. De quoi s’agit-il ? Comment les
lire ? À qui sont-elles destinées et comment sont-elles élaborées ?
Qu'est-ce que c'est ?
Il
s’agit de prévisions probabilistes des conditions climatiques moyennes
pour les 3 mois à venir notamment en termes de températures et de
précipitations. Elles indiquent pour de grandes régions du globe (au
moins 1 000 km sur 1 000 km) le scénario le plus probable parmi les
trois suivants : proche, en dessous ou au-dessus des normales. Ce qui
donne des scénarios « chaud », « normal » ou « froid » pour la
température et «humide », « normal » ou « sec » pour les précipitations.
Ce
bulletin ne permet pas de prévoir le détail des conditions
météorologiques des prochains mois jour par jour ou même semaine par
semaine. Il s’efforce seulement de déterminer les tendances attendues en
moyenne sur le trimestre. La température peut être considérée
globalement sur la saison mais un événement particulier, durant entre
quelques jours et quelques semaines, ne peut être anticipé que quelques
jours à l’avance, par la prévision météorologique classique.
Moyenne ?
La
tendance climatique s’efforce seulement de déterminer si la saison à
venir sera en moyenne plutôt plus chaude, plus froide que la normale de
saison ou simplement proche. Une tendance moyenne conforme aux normales
peut être le résultat d’une succession d’épisodes de froid et de chaud.
Quelles sont les limites de ces indications à trois mois ?
Les
performances de ces prévisions probabilistes à grande échelle sont très
variables selon le lieu, la saison et le paramètre météorologique
concerné. Elles sont meilleures pour la température que pour les
précipitations, et pour la température, souvent meilleures en hiver
qu’en été. Elles sont très informatives dans la ceinture intertropicale,
sur le pourtour du Pacifique : plusieurs départements et territoires
français d’Outre-mer se situent dans des zones pour lesquelles la
fiabilité de ces tendances est meilleure. Les tendances climatiques sont
également très utiles sur l’ensemble du continent américain, en Afrique
de l’Ouest, et du Sud-Est asiatique à l’Australie.
À qui servent ces tendances ?
Historiquement,
ces tendances probabilistes ont d’abord été exploitées dans les zones
tropicales pour des prises de décision stratégiques dans différents
domaines de la ressource en eau, l’agriculture ou la santé. Elles ont
ainsi été utilisées depuis une dizaine d’années pour la gestion du
barrage de Manantali (Sénégal) et l’estimation des volumes d’eau à
relâcher à partir de la mi-août en fonction des quantités d’eau
attendues pour la fin de saison.
De nombreuses applications
sectorielles ont été développées ces dernières années en Europe et en
France sous l’impulsion d’actions de recherche soutenues par le
programme européen Copernicus. Les tendances climatiques sont en effet
utiles comme outils d’aide à la décision à de nombreux secteurs
météo-sensibles comme l’énergie, les ressources en eau, le tourisme
hivernal, l’agriculture... Elles donnent des indications pour améliorer
par exemple la gestion des grands barrages de Seine, pour anticiper les
évolutions du débit du fleuve et réduire les risques d’étiage ou
d’inondation sur le bassin.
Dans un monde confronté aux défis du
changement climatique et de la transition énergétique, le développement
des applications des tendances à 3 mois en Europe est devenu un enjeu
sociétal. Pour y répondre, Météo-France propose des services
opérationnels aux secteurs professionnels.
Comment sont-elles élaborées ?
Chaque
mois, les climatologues de Météo-France examinent l’état du système
climatique global (observations des océans, de l’atmosphère et des
glaces de mer) et analysent les résultats de différents modèles de
prévisions saisonnières.
Les climatologues commencent par analyser
les observations de température des océans tropicaux (en surface et en
profondeur) des mois.
Les anomalies de chaleur des océans tropicaux
sont des éléments déterminants pour l’élaboration de ces tendances, en
particulier sur les régions intertropicales. Elles influent en effet
fortement le climat du globe. Les climatologue s’intéressent plus
particulièrement à certaines zones, comme le Pacifique équatorial
central et Est, où la présence d’un épisode El Niño ou La Niña influe
particulièrement le climat du monde entier. Les climatologues cherchent
également à identifier les anomalies dans la dynamique de l’atmosphère.
Les
climatologues étudient ensuite en détail les scenarios établis par les
différents modèles de prévisions saisonnières dans le monde (14 modèles)
dont en particulier celui de Météo-France faisant partie du MultiModèle
produit par le programme Copernicus en Europe.
Ils établissent, en
collaboration avec des chercheurs internationaux spécialistes de la
modélisation et des océanographes, une synthèse pour le trimestre à
venir. Cette synthèse sert notamment à l’élaboration du bulletin publié
sur le site de Météo-France.
Des modèles spécifiques
Les
scénarios utilisés pour déterminer ces tendances à trois mois sont
réalisés notamment à partir du modèle Météo-France Système 9 dérivé du
modèle de climat CNRM-CM, utilisé pour les simulations fournies au GIEC.
Dans sa version pour les prévisions climatiques, ce système intègre le
modèle Arpège-Climat pour la partie atmosphérique couplé avec le modèle
d’océan NEMO développé notamment par le laboratoire LOCEAN. Il intègre
également le schéma de surface Surfex pour gérer les échanges avec le
sol et le modèle communautaire SI3 pour la glace de mer.

