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17/10/2024 15:45
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OPINION : Gilles Platret demande une commission d'enquête indépendante pour les «ingérences étrangères dans la vie politique française»

Le Maire de Chalon sur Saône pointe «l’importation en France de la cause palestinienne, dans la rue, en milieu universitaire comme à l’Assemblée nationale». Et de dénoncer : «le Parti communiste et LFI sont, au mieux, les relais naïfs, au pire les acteurs objectifs d’un entrisme iranien particulièrement dangereux»
Communiqué :
Ingérences étrangères hostiles dans la vie politique française :
pour une commission d’enquête indépendante
La séquence que le massacre des Israéliens au 7 octobre 2023 a ouverte dans le sang au Proche-Orient exacerbe les influences étrangères sur le sol français. Il ne faut pas être grand clerc pour remarquer à quel point l’importation en France de la cause palestinienne, dans la rue, en milieu universitaire comme à l’Assemblée nationale, en se donnant pour but de déstabiliser un contexte politique déjà passablement fragilisé, n’a rien qui paraisse spontané.
Devant les manœuvres d’agitation que certains meneurs développent en direction d’une clientèle d’extrême-gauche qui n’en demande pas mieux, la grande question qui vient à l’esprit est celle de savoir si des Etats hostiles ne profitent pas du contexte pour pousser leurs pions sur notre sol.
À la faveur d’une importante enquête que vient de mener Emmanuel Razavi, grand reporter spécialiste de l’Iran et de l’islamisme, et qu’a publiée Atlantico ce jeudi, on tient un très sérieux et très documenté début de réponse. L’ombre de la République islamique d’Iran plane en effet sur une partie de la classe politique française. Ce qu’Emmanuel Razavi révèle, c’est que le Parti communiste et LFI sont, au mieux, les relais naïfs, au pire les acteurs objectifs d’un entrisme iranien particulièrement dangereux.
D’un côté, on trouve des sections du PCF totalement perméables à des agents d’influence de la République islamique de Téhéran ou, plus récemment, à Salah Hamouri, avocat franco-palestinien condamné pour un projet d’assassinat contre l’ancien grand rabbin d’Israël, par ailleurs proche du FPLP, organisation terroriste soutenue par Téhéran. De l’autre, des députés de la France insoumise banalisent leur présence aux côtés de personnages baignant dans le terrorisme : c’est Thomas Portes qui rencontre au Proche-Orient, deux jours avant le 7 octobre, l’un des dirigeants d’une ONG proche du Hamas et accusée, entre autres, d’association de malfaiteurs terroriste criminelle ; c’est Ersilia Soudais qui invite, dans l’enceinte de l’Assemblée nationale, une membre du bureau politique du FPLP (militante par ailleurs expulsée de France le lendemain) ; c’est Rima Hassan qui se rend en Jordanie en août dernier pour participer à un hommage au chef du Hamas assassiné quelques jours plus tôt à Téhéran…
Les contacts multiples et précieux qu’Emmanuel Razavi a réussi, au fil de décennies de reportages, à nouer sur le terrain, lui permettent ainsi de citer une source qui fut proche de l’appareil sécuritaire iranien et qui n’affirme rien de moins que ceci : « La République islamique d’Iran se sert des mouvements de gauche en Europe et en France, en manipulant la cause palestinienne. Car la Palestine est à la fois une question socialiste et une question islamique. »
L’entrisme de Téhéran à Paris se double au demeurant de semblables manœuvres dans le reste de la France. Rappelons à cet égard l’arrestation en juin dernier, à Dijon de Bachir Biazar, agent de la force Al-Qods, l’unité d’élite du corps des Gardiens de la révolution, en charge des opérations extérieures, lequel était chargé de surveiller les opposants iraniens et de faire de l’influence en milieu universitaire.
Nous disons que l’enquête journalistique publiée par Atlantico, qui fera date et que la DGSI validerait sans doute si elle pouvait le faire publiquement, constitue un début de réponse à la grave question des ingérences étrangères sur le sol français. Car si l’extrême-gauche offre là le sinistre visage d’une faction au moins partiellement vendue aux mollahs de Téhéran, on peut craindre que d’autres influences islamistes, qataries ou turques en particulier, cherchent à corrompre d’autres parties de l’échiquier politique français, que ce soit au Parlement ou localement.
Il y a là une preuve supplémentaire des conséquences dramatiques de la perte de souveraineté de notre pays. Que des puissances étrangères cherchent à étendre leur influence sur des Etats voisins ou pour elles stratégiques constitue une vieille habitude. Mais que ces puissances y parviennent chez nous, alors qu’elles sont mues par un projet théocratique destructeur de toutes nos libertés publiques, destructeur de notre civilisation même, voilà qui signe le triste sort que nous avons réservé à l’impératif d’indépendance nationale, que nous avait pourtant légué le général de Gaulle.
Il est temps que toute la lumière soit faite sur ces infiltrations qui corrompent l’esprit public, dictent une part de notre agenda de politique intérieure et extérieure et, en poussant à la trahison par intelligence avec des groupements terroristes et des puissances étrangères hostiles, déstabiliseront à terme nos institutions, comme c’est leur but réel.
Nous avons lamentablement laissé l’islamisme prospérer sous toutes ses formes sur le sol national. Depuis les attentats de Charlie Hebdo, dont nous commémorerons bientôt le 10e anniversaire, les autorités françaises n’ont pas pris la mesure de la menace ou, ce qui serait plus grave, si elles l’ont prise, elles n’ont pas agi à la mesure du risque que nous encourons.
Si l’on veut faire mentir cette promesse : « West is next », que se font les islamistes du Proche-Orient, cherchant d’abord à détruire Israël pour mieux nous désigner comme leur prochaine cible, alors il faut nous réarmer moralement et commencer par faire la lumière sur l’entrisme islamiste en France, dans la classe politique, à tous les niveaux.
Qu’on me pardonne ce qui apparaîtra comme de la défiance, mais je ne crois pas qu’une commission d’enquête parlementaire soit aujourd’hui, dans le jeu politicien tel qu’il tourne actuellement sur lui-même, la plus opportune pour porter sur la très préoccupante situation à laquelle nous sommes confrontés un regard suffisamment objectif.
C’est donc à une commission d’enquête indépendante qu’il faut nous atteler, une commission qui réunirait sans doute quelques élus qui n’ont jamais failli sur la question de l’islamisme, mais qui compterait surtout dans ses rangs des chercheurs, des journalistes, des analystes, qui me paraissent aujourd’hui être les plus à même de faire la lumière sur ces liens qui ligotent la France, cadenassent sa liberté et finiraient, sans une réaction nationale nécessaire, par lui serrer la gorge jusqu’à l’étouffement.
Gilles Platret
Maire de Chalon sur Saône
Conseiller régional de Bourgogne - Franche-Comté