
Le Maire de Chalon sur Saône pointe «l’importation en France de la cause
palestinienne, dans la rue, en milieu universitaire comme à l’Assemblée
nationale». Et de dénoncer : «le Parti communiste et LFI sont, au
mieux, les relais naïfs, au pire les
acteurs objectifs d’un entrisme iranien particulièrement dangereux»
Communiqué :Ingérences étrangères hostiles dans la vie politique française :
pour une commission d’enquête indépendante
La
séquence que le massacre des Israéliens au 7 octobre 2023 a ouverte
dans le sang au Proche-Orient exacerbe les influences étrangères sur le
sol français. Il ne faut pas être grand clerc pour remarquer à quel
point l’importation en France de la cause palestinienne, dans la rue, en
milieu universitaire comme à l’Assemblée nationale, en se donnant pour
but de déstabiliser un contexte politique déjà passablement fragilisé,
n’a rien qui paraisse spontané.
Devant les manœuvres d’agitation que
certains meneurs développent en direction d’une clientèle
d’extrême-gauche qui n’en demande pas mieux, la grande question qui
vient à l’esprit est celle de savoir si des Etats hostiles ne profitent
pas du contexte pour pousser leurs pions sur notre sol.
À la faveur
d’une importante enquête que vient de mener Emmanuel Razavi, grand
reporter spécialiste de l’Iran et de l’islamisme, et qu’a publiée
Atlantico ce jeudi, on tient un très sérieux et très documenté début de
réponse. L’ombre de la République islamique d’Iran plane en effet sur
une partie de la classe politique française. Ce qu’Emmanuel Razavi
révèle, c’est que le Parti communiste et LFI sont, au mieux, les relais
naïfs, au pire les acteurs objectifs d’un entrisme iranien
particulièrement dangereux.
D’un côté, on trouve des sections du PCF
totalement perméables à des agents d’influence de la République
islamique de Téhéran ou, plus récemment, à Salah Hamouri, avocat
franco-palestinien condamné pour un projet d’assassinat contre l’ancien
grand rabbin d’Israël, par ailleurs proche du FPLP, organisation
terroriste soutenue par Téhéran. De l’autre, des députés de la France
insoumise banalisent leur présence aux côtés de personnages baignant
dans le terrorisme : c’est Thomas Portes qui rencontre au Proche-Orient,
deux jours avant le 7 octobre, l’un des dirigeants d’une ONG proche du
Hamas et accusée, entre autres, d’association de malfaiteurs terroriste
criminelle ; c’est Ersilia Soudais qui invite, dans l’enceinte de
l’Assemblée nationale, une membre du bureau politique du FPLP (militante
par ailleurs expulsée de France le lendemain) ; c’est Rima Hassan qui
se rend en Jordanie en août dernier pour participer à un hommage au chef
du Hamas assassiné quelques jours plus tôt à Téhéran…
Les contacts
multiples et précieux qu’Emmanuel Razavi a réussi, au fil de décennies
de reportages, à nouer sur le terrain, lui permettent ainsi de citer une
source qui fut proche de l’appareil sécuritaire iranien et qui
n’affirme rien de moins que ceci : « La République islamique d’Iran se
sert des mouvements de gauche en Europe et en France, en manipulant la
cause palestinienne. Car la Palestine est à la fois une question
socialiste et une question islamique. »
L’entrisme de Téhéran à Paris
se double au demeurant de semblables manœuvres dans le reste de la
France. Rappelons à cet égard l’arrestation en juin dernier, à Dijon de
Bachir Biazar, agent de la force Al-Qods, l’unité d’élite du corps des
Gardiens de la révolution, en charge des opérations extérieures, lequel
était chargé de surveiller les opposants iraniens et de faire de
l’influence en milieu universitaire.
Nous disons que l’enquête
journalistique publiée par Atlantico, qui fera date et que la DGSI
validerait sans doute si elle pouvait le faire publiquement, constitue
un début de réponse à la grave question des ingérences étrangères sur le
sol français. Car si l’extrême-gauche offre là le sinistre visage d’une
faction au moins partiellement vendue aux mollahs de Téhéran, on peut
craindre que d’autres influences islamistes, qataries ou turques en
particulier, cherchent à corrompre d’autres parties de l’échiquier
politique français, que ce soit au Parlement ou localement.
Il y a là
une preuve supplémentaire des conséquences dramatiques de la perte de
souveraineté de notre pays. Que des puissances étrangères cherchent à
étendre leur influence sur des Etats voisins ou pour elles stratégiques
constitue une vieille habitude. Mais que ces puissances y parviennent
chez nous, alors qu’elles sont mues par un projet théocratique
destructeur de toutes nos libertés publiques, destructeur de notre
civilisation même, voilà qui signe le triste sort que nous avons réservé
à l’impératif d’indépendance nationale, que nous avait pourtant légué
le général de Gaulle.
Il est temps que toute la lumière soit faite
sur ces infiltrations qui corrompent l’esprit public, dictent une part
de notre agenda de politique intérieure et extérieure et, en poussant à
la trahison par intelligence avec des groupements terroristes et des
puissances étrangères hostiles, déstabiliseront à terme nos
institutions, comme c’est leur but réel.
Nous avons lamentablement
laissé l’islamisme prospérer sous toutes ses formes sur le sol national.
Depuis les attentats de Charlie Hebdo, dont nous commémorerons bientôt
le 10e anniversaire, les autorités françaises n’ont pas pris la mesure
de la menace ou, ce qui serait plus grave, si elles l’ont prise, elles
n’ont pas agi à la mesure du risque que nous encourons.
Si l’on veut
faire mentir cette promesse : « West is next », que se font les
islamistes du Proche-Orient, cherchant d’abord à détruire Israël pour
mieux nous désigner comme leur prochaine cible, alors il faut nous
réarmer moralement et commencer par faire la lumière sur l’entrisme
islamiste en France, dans la classe politique, à tous les niveaux.
Qu’on
me pardonne ce qui apparaîtra comme de la défiance, mais je ne crois
pas qu’une commission d’enquête parlementaire soit aujourd’hui, dans le
jeu politicien tel qu’il tourne actuellement sur lui-même, la plus
opportune pour porter sur la très préoccupante situation à laquelle nous
sommes confrontés un regard suffisamment objectif.
C’est donc à une
commission d’enquête indépendante qu’il faut nous atteler, une
commission qui réunirait sans doute quelques élus qui n’ont jamais
failli sur la question de l’islamisme, mais qui compterait surtout dans
ses rangs des chercheurs, des journalistes, des analystes, qui me
paraissent aujourd’hui être les plus à même de faire la lumière sur ces
liens qui ligotent la France, cadenassent sa liberté et finiraient, sans
une réaction nationale nécessaire, par lui serrer la gorge jusqu’à
l’étouffement.
Gilles Platret
Maire de Chalon sur Saône
Conseiller régional de Bourgogne - Franche-Comté