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> Faits Divers > A Autun
03/03/2023 03:18
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AUTUN : «Pendant que nous étions au téléphone avec les pompiers, les flammes arrivaient jusqu'au balcon»

Isabelle Thouvenin habite l'appartement juste au dessus de celui qui a pris feu. Elle raconte sa soirée du 1er mars, dont elle se souviendra pendant très longtemps
Les pompiers ont levé leur dispositif vers trois heures du matin et un calme relatif est revenu Boulevard Frédéric Latouche. Relatif car de nombreuses voitures ralentissent pour regarder la façade noircie de l’immeuble. Les piétons aussi se stoppent quelques instants puis repartent. Certains font même un détour exprès pour contempler… Curiosité mal placée. De l’appartement incendié, il ne reste presque rien  si ce n’est qu’une coque vide. Les fenêtres n’existent plus. Au plafond, le béton est à nu. Ce qu’il reste des volets et posé à champ le long du pignon l’immeuble…


Isabelle Thouvenin ne pourra pas habiter son appartement pendant quelques semaines. Situé juste au dessus de celui qui s’est embrasé, il a subit quelques dommages liés à l’intensité et à la virulence des flammes. « Les fenêtres PVC ont fondu. J’ai des traces d’eau dans l’appartement qui est complètement recouvert de suie. Derrière, je ne sais même pas si mes volets électriques fonctionnent encore », site Isabelle Thouvenin, avant le passage de l’expert ce vendredi matin. Et attendant, elle est logée à l’hôtel grâce à son assurance. Alors ce jeudi, elle est venue chercher dans son appartement quelques affaires… Un chargeur de téléphone ; des clefs… Bien que le courant soit coupé depuis la veille, elle est aussi venue vider son congélateur.

Calfeutrés dans l’appartement


Mercredi soir, Isabelle était à l’apéro avec trois amis lorsqu’une forte odeur de brûlée est venue d’un seul coup. « Au départ, je pensais que ça venait de ma cuisine. J’ai alors regardé par la fenêtre et j’ai vue que ça venait de chez ma voisine du dessus », raconte-elle. Et de reprendre : « Je n’ai pas pu descendre les escaliers, ils étaient impraticables. Il y avait déjà beaucoup trop de fumée ».
Alors, Isabelle et ses amis se sont calfeutrés dans l’appartement et appelés les pompiers. « Pendant que nous étions au téléphone avec eux, les flammes venaient sur le balcon », explique encore Isabelle. Les quatre occupants opèrent alors un nouveau repli défensif et trouvent refuge dans la chambre d’Isabelle qui donne côté cours et se calfeutrent de nouveau. 

« Les gendarmes nous ont dit de ne pas paniquer, le temps que les pompiers arrivent », poursuit Isabelle Thouvenin. Finalement, les secours vont réussir à extraire les quatre occupants à l’aide d’une échelle à coulisse.
« Si j’avais été toute seule dans l’appartement, je ne sais si j’aurais réagi comme ça », affirme Isabelle. Et de reprendre : « Le fait d’être à plusieurs nous a permis de prendre les bonnes décisions et ne pas avoir peur même si quand nous étions dans la chambre, nous entendions des explosions venant de l’appartement du dessous ».


Un incendie prévisible ?


Pour elle, cet incendie était  prévisible. « Ca fait des semaines que l’on alerte sur l’état de santé de notre voisine. Ca fait des mois que les habitants disent qu’il allait se passer quelque chose », explique Isabelle. En effet, la locataire de l’appartement incendié est atteinte de troubles mentaux et souffre notamment d’un syndrome de Diogène, à savoir un syndrome d’accumulation. Une accumulation qui a conduit à la propagation aussi rapide de ce feu à haut potentiel calorifique.


En attendant de pourvoir retrouver son appartement, Isabelle tient à remercier la Ville d’Autun pour avoir ouvert l’Hexagone et offert aux sinistrés une restauration. Des remerciements qu’elle souhaite également partager avec les pompiers et les gendarmes. Et de témoigner de l’immense solidarité qui se met en place. « Depuis hier soir, je reçois beaucoup d’appel de gens qui me demandent si j’ai besoin de quelque chose », termine Isabelle, qui espère désormais retrouvé son deuxième chat Puce, disparue dans l’incendie, tout comme sa voisine  Maria, qui ,elle, a perdu Clochette.

Bastien MIGAULT