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> Faits Divers > En Saône-et-Loire
23/12/2023 11:10
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EPINAC : 30 ans après, un ancien instituteur, âgé de 73 ans, rattrappé par la justice et condamné pour agressions sexuelles

L'Education Nationale, de façon indigne, l'avait muté et promu directeur.
Un ancien instituteur âgé aujourd’hui de 73 ans a été reconnu coupable et condamné par le tribunal correctionnel de Chalon-sur-Saône, ce vendredi 22 décembre, pour des faits commis il y a un peu plus de 30 ans, des faits d’agressions sexuelles de nature incestueuse sur un petit garçon qui était le fils de sa deuxième épouse.
Ça s’est passé à Epinac. Cette qualification pénale n’existait pas à l’époque. Le tribunal a donc requalifié les faits, mais la peine encourue est la même, 10 ans, et comme l’a dit la présidente Verger : c’est pareil.

Révélation publique des faits
Ces faits sont d’abord révélés par une sœur de la victime, elle-même victime, et l’autre sœur aussi, des agissements pervers du beau-père. La femme le dénonce en juin 2019 : elle s’inquiète pour les enfants de la famille, venus et à venir.
Mais pour les deux femmes, il y a prescription. En revanche, lorsque leur frère, plus jeune, dépose plainte quelques mois après sa sœur, une enquête démarre et l’affaire est confiée à un juge d’instruction.

Instituteur puis directeur d’école, alors qu’il y avait eu un précédent
Le prévenu, en 1990, avait quarante ans, il était instituteur. Les enfants de son épouse ont fréquenté son école. Le procureur de la République a souligné à quel point l’ancien directeur d’école avait déshonoré les engagements liés à sa fonction.

En effet il y eut au moins un précédent auquel l’Education nationale avait répondu d’une façon indigne elle aussi : muter l’instituteur et le nommer directeur d’école. En gros ça revient à : alors qu’il enseignait à Couches, il embrasse une petite fille, élève en CE1.
Suite à ça, on déplace l’agresseur et on le promeut. D’ailleurs le prévenu estimait à l’audience que si l’Education nationale avait fait les choses comme elle le devait, on n’en serait pas là : une simple « sanction disciplinaire » ne lui a pas permis, dit-il, de prendre conscience « de la gravité des faits ».

Inscription au FIJAIS et deux ans sous main de justice
Le prévenu n’a pas de casier. Il a été condamné à la peine de 3 ans de prison entièrement assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans : obligation de soin, interdiction de toute activité au contact de mineurs, obligation de payer les frais de procédure et d’indemniser la victime reconnue en sa qualité de partie civile.

Le tribunal constate l’inscription de l’ancien directeur d’école au FIJAIS, le fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes. Le condamné, qui vit désormais en Côte d’Or, devra justifier de son adresse tous les 6 mois auprès de la gendarmerie ou de la police nationale.
L’époque dit ne plus tolérer ces abus, qu’ils aient lieu en famille, à l’école, ou n’importe où ailleurs, si fréquents. A ce titre l’audience fut très intéressante, son récit est à venir d’ici mardi matin.
FSA
(à suivre)