Ces derniers jours n’ont pas apporté que des bonnes nouvelles en matière de santé sur le territoire du Grand Autunois-Morvan. Entre « fermeture temporaire » de la maternité du Centre Hospitalier d’Autun et annonce de la suspension du Village Répit Famille sur le site de Mardor à Couches.
Ce mardi soir, en marge d’un conseil communautaire dédié au plan de sobriété énergétique du Grand Autunois-Morvan, les élus ont souhaité réaffirmer leur soutien à l’hôpital d’Autun et à la réalisation du Village Répit Famille. Village Répit Famille pour lequel la collectivité s’est engagé financièrement, au même titre que pour les travaux de la clinique du Parc qui ont débuté au début du mois de novembre.
Le voeu, adopté à l'unanimité, sera notamment transmis au Ministre de la Santé, François Braun, au nouveau directeur général de l’ARS, mals également aux maires des communes dont dépend le centre Hospitalier d’Autun.

Bastien MIGAULT

Vœu pour l’offre de soins du Grand Autunois Morvan
Centre Hospitalier d’Autun
 et Village Répit Famille de Mardor à Couches
Un enjeu essentiel pour le territoire de la CCGAM et du Morvan

Le centre hospitalier d’Autun assure une offre de soins pour la population d’un bassin de vie de près de 62 000 habitants, situé aux confins des départements de la Nièvre, de la Côte d’Or et de la Saône et Loire.
Cette partie du Morvan est majoritairement classée en zone montagne et en zone de revitalisation rurale. Les possibilités d’accès aux services hospitaliers ne reposent que sur l’offre des villes situées à sa périphérie. Il s’agit d’Avallon, d’Autun, de Clamecy, de Decize et de Semur-en-Auxois.
Parmi les hôpitaux qui desservent l’Autunois et le Morvan, seul celui d’Autun dispose d’une maternité, d’un service obstétrico-pédiatrique et d’un service d’urgences.
Le service d’urgences reste d’ailleurs l’ultime solution pour de nombreux habitants pour compenser l’absence de prise en charge faute d’un manque de médecins généralistes sur ce vaste territoire.
L’Hôpital d’Autun, son service d’urgences et sa maternité, répondent très clairement à un besoin essentiel de nos populations et sont indispensables au maintien d’un dynamisme démographique. Chaque suspension des services met la population de ce large bassin de vie en danger. C’est en particulier le cas lors d’une suspension, même partielle, de la maternité : chaque suspension place des femmes enceintes dans des situations inquiétantes. Les temps de déplacement dépassent alors très largement les 45 minutes pour rejoindre une maternité.
Ainsi, l’avenir de nos services hospitaliers ne peut se définir indépendamment de celui de nos territoires ruraux. Pour ces raisons, les élus se sont déjà tous mobilisés à l’échelle de leurs communes ou de leur intercommunalité. Ils se sont engagés à travers les Contrats Locaux de Santé, la création de Maisons de Santé Pluridisciplinaires. Ils soutiennent financièrement et accompagnent de nombreuses initiatives : recrutement de cabinets spécialisés pour rechercher des professionnels de santé, subventions à leurs installations, mise à disposition de locaux, accompagnement de projets privés (comme la Clinique du Parc ou le Projet Mardor), cette liste n’est pas exhaustive, mais elle souligne les limites de l’action locale.
Les élus de l’ensemble du bassin de vie continueront à être présents et actifs. Une mobilisation encore plus forte sera organisée dans les prochaines semaines.
Les questions de la démographie médicale, des équipements de plus en en plus coûteux pour assurer une prise en charge de bonne qualité des patients, dépassent largement les enjeux locaux. Les territoires ruraux ne doivent pas être considérés comme une variable d’ajustement pour gérer ces problématiques.
Il est urgent de renforcer tous les moyens nécessaires, financiers, matériels et humains du centre hospitalier d’Autun, afin de garantir à nos habitants cet accès à des services de soins de proximité et de qualité.
De même, la réorganisation des soins de suite et de réadaptation, autour des deux projets privés de la Clinique du Parc à Autun et du Village Répit Famille de Mardor, porté par la Croix Rouge à Couches, doit faire l’objet d’une attention toute particulière. La décision récente de la Croix Rouge de suspendre son projet (certainement en rapport avec l’évolution des coûts) ne peut être tolérée. Les collectivités (Commune, Communauté de communes, Département et Région) se sont mobilisées politiquement et financièrement, aux côtés de l’Etat, pour ce projet essentiel dans l’offre globale de soins sur notre territoire. La suspension de celui-ci mérite des explications claires et que tous les acteurs, qui ont œuvré pour sa réussite, puissent être réunis dans l’urgence.
Pour cela, il nous paraît indispensable de renforcer très rapidement un dialogue de confiance entre nos territoires, l’ARS et l’ensemble des parties prenantes. Il faut que chacun, à son niveau de responsabilité, s’engage sans faille, sur la garantie de l’offre de soins de ce large bassin de vie. Cette garantie passe obligatoirement par une attention urgente et toute particulière sur la recherche de personnels de santé pour la maternité d’Autun, et pour la reprise immédiate du projet de Village Répit Famille de Mardor à Couches.