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01/02/2024 03:17
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Crise Agricole : André Accary tacle la Région qui empêche, et les écologistes qui défendent le loup devenu roi

Le Président du conseil départemental de Saône et Loire, sans tambour ni trompette, s’est rendu sur le barrage des agriculteurs, sur l’A6 à Tournus. Interrogé ensuite par creusot-infos il a délivré quelques messages qui ne sont pas tous subliminaux. Marie-Guite Dufay et les écologistes vont apprécier.
Il n’est plus besoin de démontrer qu’André Accary, président du conseil départemental de Saône-et-Loire, n’a pas besoin de faire ses preuves, pour ce qui concerne les questions agricoles. Contre l’avis initial de l’Etat, il avait mis en places des aides exceptionnelles de 10.000 euros, pour les agriculteurs et les éleveurs, remboursables en dix ans. Il a aussi mis en place des financements pour installer des récupérateurs d’eau de pluie et ainsi éviter aux agriculteurs de puiser dans les réserves d’eau potable.
Il le dit donc avec le sourire : «Je n’ai pas besoin de protection quand je vais voir les agriculteurs. J’ai d’ailleurs été accueilli chaleureusement. Car ils savent que le département de Saône et Loire est à leurs côtés depuis longtemps».
C’est mercredi en fin de matinée qu’André Accary, accompagné de Frédéric Brochot, son vice-président en charge de l’agriculture, s’est rendu sur le barrage mis en place par les agriculteurs de Saône et Loire, sur l’Autoroute A6, au niveau de Tournus. Pour un échange très franc, avec Christian Bajard, entouré d’éleveurs et de jeunes agriculteurs dont Thibault Renaud,  pour évoquer les multiples difficultés vécues par les agriculteurs.
«Je rappelle que la Saône et Loire est parmi les premiers départements de France pour sa richesse agricole. Nous avons des AOC, de la diversité et de qualité. On est très loin des croyances et des certitudes du 18ème arrondissement. Car on est vraiment dans une déconnexion totale entre les croyances et les décisions prises à Paris ou à Bruxelles, et le monde réel de nos agriculteurs, éleveurs et viticulteurs. Et cela on le ressent dans toutes les thématiques», relève André Accary.
Et le Président du conseil départemental est catégorique : «Oui, nos agriculteurs ont raison, c’est vrai, on marche sur la tête». Il assène quelques exemples : «Vous vous rendez compte que l’on ne peut plus nettoyer les fossés, même s’ils débordent. On ne peut plus nettoyer les cours d’eau. Et comme on a pu le voir dans le Nord, cela a eu un effet amplificateur sur les inondations. Vous vous rendez compte qu’il y a quatorze textes simplement pour planter des haies… Et ce ne sont que quelques exemples. Alors oui, je soutiens pleinement les agriculteurs».
Avec la loi NOTRE le conseil départemental ne peut plus intervenir, comme il le souhaite, pour l’agriculture». André Accary ne l’a toujours pas digéré. Surtout quand il constate que «le Conseil Régional de Bourgogne – Franche-Comté a mis les jeunes agriculteurs dans des situations très difficiles».
L’élu demande du réalisme devant la crise actuelle : «Nos agriculteurs, on leur a demandé des efforts, on leur a plus ou moins imposé un modèle économique. On leur a demandé l’excellence de leurs produits. Elle est là et on les étouffe».
Pour André Accary il ne faut pas accepter les centrales d’achats qui ont été ouvertes en Espagne, pour contourner la loi EGALIM, «car il n’est pas normal que le consommateur paye plus cher, alors que l’agriculteur n’en voit que quelques centimes. Et encore…»
Au sujet du loup, le Président du conseil départemental se désole : «En Saône et Loire, nos pauvres agriculteurs sont face à une situation qui n’est plus maîtrisée. C’est une véritable aberration. Le loup n’a pas d’autre prédateur. Il est le roi et il est très bien protéger. C’est pour cela que j’invite les idéologues de la souffrance animale de venir voir un cheval, une génisse, un veau, un mouton, qui s’est fait dévorer et qui doit attendre des heures pour que l’on abrège ses souffrances qui sont atroces !»
Dans le viseur d’André Accary, très clairement, les écologistes défenseurs du loup. Avec ce constat : «Le loup on le protège et on protège donc ainsi le développement de la souffrance animale. Je ne trouve pas cela normal et je le conteste, aux côtés des éleveurs».
Alain BOLLERY
(Photos DR)