
Clément Mugnier (PS) et Richard Béninger (LFI) se félicitent de la décision du tribunal administratif de Dijon.
L'arrêté interdisant le drapeau palestinien pris, dimanche 1er juin, par
Gilles Platret, maire de Chalon-sur-Saône était en procès, ce mercredi
après-midi, devant le tribunal administratif de Dijon.
Clément
Mugnier, responsable du PS à Chalon sur Saône avait déposé lundi matin
un référé-liberté, arguant que l'arrêté constitue "une atteinte aux
libertés".
"La liberté d'un drapeau s'inscrit dans la liberté
d'expression", a défendu son avocat, Jean-Philippe Morel, devant le
tribunal de Dijon, dénonçant "un coup politique" de M. Platret destiné à
faire "le buzz médiatique"....
"Le drapeau palestinien n'est pas
l'étendard des casseurs mais celui des défenseurs d'un peuple et de
l'humanité", a ajouté Me Christophe Sgro, qui représentait des
associations des droits humains se joignant au recours.
L'avocat a
accusé un "discours raciste dont le maire nous a déjà fait profiter",
une attaque vivement dénoncée par la partie adverse.
"C'est
l'étendard de rassemblements violents", a argué Me Julie Callot, qui
représente la commune de Chalon, estimant cependant que cet arrêté
"interdit l'usage du drapeau à titre ostentatoire" mais que, "on peut
tout à fait manifester sans l'arborer", a-t-elle assuré.
Le Tribunal
administratif de Dijon a suspendu l'arrêté pris par Gilles Platret et
l'a condamné à verser 800 euros euros à Clément Mugnier.
Les réactions :
Communiqué de Clément Mugnier (PS)
Par
une ordonnance rendue ce jour, le Tribunal administratif de Dijon a
suspendu l’arrêté pris le 2 juin par le maire de Chalon-sur-Saône,
Gilles Platret, interdisant l’arborage du drapeau palestinien, sa vente
et toute manifestation de soutien à la cause palestinienne sur la voie
publique. Cette décision de justice rappelle un principe fondamental :
on ne peut pas piétiner les libertés publiques au nom d’une stratégie
politicienne de provocation.
Je salue cette victoire juridique, qui
marque un désaveu cinglant pour le maire de Chalon. La tentative
d’interdire un symbole politique reconnu, au mépris de la liberté
d’expression et du droit de manifester, a été jugée illégale. C’est un
rappel clair à l’ordre républicain et aux principes de notre démocratie.
Les
violences qui ont eu lieu samedi soir à Chalon-sur-Saône sont graves et
inacceptables. Elles doivent être condamnées avec la plus grande
fermeté, et leurs auteurs traduits devant la justice. Aucune cause,
aucune revendication, ne justifie les agressions contre les forces de
l’ordre ni les dégradations de l’espace public. Mais face à ces faits,
la réponse du maire de Chalon a été non seulement inadaptée, mais
dangereuse.
Plutôt que d’assumer ses propres carences en matière
d’anticipation et de sécurité — pourtant essentielles dans le contexte
de tensions connues — Gilles Platret a choisi la fuite en avant :
stigmatiser, amalgamer, désigner un bouc émissaire. L’interdiction du
drapeau palestinien ne résout rien ; elle divise, elle attise, elle
détourne l’attention de l’essentiel.
Ce glissement est profondément
préoccupant. En s’attaquant à une expression politique, en assimilant
une cause internationale à des actes de violence locaux, M. Platret
adopte les réflexes et les méthodes de l’extrême droite. Il franchit un
cap dans la dérive autoritaire, préférant l’escalade symbolique à la
gestion responsable de sa ville.
Car la vérité, c’est que les
débordements de samedi étaient prévisibles. Aucune stratégie claire de
maintien de l’ordre n’a été mise en place, aucun dispositif de
sécurisation suffisant n’a été anticipé. Ces manquements sont
aujourd’hui éclipsés par une polémique volontairement provoquée.
Je
rappelle que le drapeau palestinien n’est pas un symbole de violence. Il
est l’emblème d’un peuple, d’une cause soutenue par le droit
international. L’interdire, c’est piétiner les droits fondamentaux.
C’est une atteinte grave à la liberté d’opinion, à la liberté
d’expression et à la liberté de manifester.
Ce n’est pas ainsi que
l’on défend la République. Ce n’est pas en réprimant des expressions
pacifiques que l’on assure la paix civile. Ce n’est pas en jouant la
division que l’on construit l’ordre républicain. La République est forte
lorsqu’elle reste fidèle à ses principes. Elle s’affaiblit quand elle
les trahit.
J’en appelle à la responsabilité, à la retenue et au
respect des droits. Face aux tensions, ce sont l’intelligence
collective, la justice et le dialogue qui doivent prévaloir.
Clément MUGNIER
Secrétaire de la section du
Parti Socialiste de Chalon Sur SaôneDéclaration de l’AFPS 71
L’arrêté inhumain de Mr Platret suspendu par le Tribunal administratif
L’Association
France Palestine Solidarité 71 avait décidé avec La ligue des Droits de
l’Homme de déposer en commun un référé liberté contre l’arrêté du Maire
de Chalon et s’y sont coassociés dès hier Le Mouvement pour la Paix,
ATTAC et le MRAP. Nos représentants ont pu assister à la première
audience ce matin à 11h qui traitait de la requète de Mr Mugnier sans
que le tribunal accepte d’audiencer notre propre requète.
Naturellement,
nous prenons acte de la décision juste du tribunal. Elle n’a sans doute
pas même surpris l’auteur de l’arrêté indigne. Et c’est là le problème
de fond.
Nous avions raison d’appeler immédiatement lundi soir au
rassemblement réussi devant la Mairie de Chalon. Car au-delà de la
pertinence de la décision juridique, il reste la volonté de l’auteur de
créer un climat de haine, de division et de violence. Et il a choisi en
plus, en visant la Palestine, de tenter de salir une cause humaine,
pacifique et humanitaire qui aujourd’hui rassemble de plus en de monde
pour dire : Stop aux massacres, halte au génocide, aide humanitaire
d’urgence.
Nous restons donc mobilisés contre toute tentative de mettre en œuvre ces décisions de l’arrêté.
La
plus belle des réponses, nous la donnerons avec toutes celles et ceux
qui ont la paix et la @Palestine au cœur dimanche 8 juin prochain au 1er
Festi’Palestine en Saône et Loire à Morlay, moment familial, culturel,
solidaire et naturellement pacifique
Richard Béninger
Pdt de l'AFPS 71COMMUNIQUÉ DE GILLES PLATRET
Drapeau Palestinien : un nouvel arrêté sera publié dès demain pour l'interdire à Chalon
Le
Tribunal administratif de Dijon a décidé ce mercredi de suspendre
l’arrêté du 2 juin 2025 par lequel Gilles Platret, Maire de Chalon,
interdisait d’utiliser de manière ostentatoire le drapeau palestinien
dans l’espace public, de l’afficher en façade des immeubles et de
manière visible de l’espace public et de le proposer à la vente sur les
marchés ambulants.
Si on ne peut que regretter qu’une fois de plus,
hélas, le juge se refuse de constater ce qui est pourtant évident et
matériellement établi, il est à noter que l’arrêté est simplement
suspendu et non annulé. Le juge a en effet estimé que les circonstances
de cet arrêté n'étaient pas assez détaillées, mais il n'a pas dénié au
Maire de Chalon le droit d'agir en la matière.
C’est pourquoi, le
combat continue. Gilles Platret a d’ores et déjà demandé aux services de
la Ville de travailler à la rédaction d’un nouvel arrêté qui sera
encore plus détaillé dans ses motivations, notamment grâce à
l'exploitation exhaustive des images des caméras de vidéo protection.
Face
aux tentatives de déstabilisation et aux menaces sur l'ordre public,
dont le drapeau palestinien était clairement l'emblème lors de l'émeute
de la nuit de samedi à dimanche, la Ville de Chalon et son maire restent
déterminés à agir pour protéger les Chalonnais.