

C'est Frédéric Brochot, vice-président en charge de l'agriculture, qui
l'a annoncé : Le Département de Saône-et-Loire choisit de soutenir
concrètement les éleveurs en finançant 12 appareils photographiques
dotés de capteurs nocturnes. Ils seront désormais prêtés aux exploitants
des secteurs les plus exposés, pour leur permettre de détecter et
documenter la présence du loup en toute autonomie.
Il s'agit d'un investissement d'un peu plus de 4.100 euros.
Il
convient de rappeler que dès 2022, une étude de l’Institut national de
recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE)
mettait en lumière l’ampleur de la pression psychologique subie par les
éleveurs victimes de prédation : intrusion constante du loup dans leur
quotidien, nuits interrompues et fatigue chronique s’insinuant jusque
dans leur vie privée.
Ce « glissement » entre sphère professionnelle
et vie de famille engendre un stress intense, accroissant notablement
les risques de burn out, de dépression et, dans les cas extrêmes, de
cessation d’activité ou de passage à l’acte suicidaire.
Au plan
national, l’O ce français de la biodiversité (OFB) évalue la population
de loups à 1 013 individus. Or, les syndicats agricoles contestent
vigoureusement ce chi re, l’estimant sous évalué : ils dénoncent par
ailleurs un accès de plus en plus restreint aux données et indices de
présence du prédateur, ce qui complique la mise en place de dispositifs
de protection adaptés.
Dans le département de Saône et Loire, où le
nombre et la gravité des attaques augmentent, l’État a d’ores et déjà
assoupli les procédures : autorisation de caméras infrarouges, délais
d’instruction des demandes de tirs préventifs réduits à 48-72 heures, et
délivrance d’autorisations dès la première attaque pour les élevages
bovins et équins.