L'association des Maires de France (Marie-Claude Jarrot), celle des
Petites villes de France, les Maires ruraux (Jean-François Farenc),
France Urbaine (David Marti), Intercommunalités de France (Sébastien
Martin), Villes de France, Ville & Banlieue, les Centre communaux
d'action sociale... Tout sonnent du clairon et du tambour, avec une
motion commune qui comprend des propositions.
Communiqué :Motion commune des associations du bloc communal Budget 2025 : Restaurons la confiance
Le
30 octobre, les associations représentatives des élus du bloc communal
ont unanimement et fermement exprimé leur opposition aux 10 milliards
d’euros de prélèvements que l’État entend imposer aux communes et à
leurs groupements dans le cadre des projets de loi de finances et de
financement de la sécurité sociale pour 2025.
Les associations
sont solidaires face à des mesures injustes dont l’ampleur est inégalée
et menacent directement l’action des collectivités au service des
Français. Ce sont les habitants d’aujourd’hui qui vont être pénalisés
par le repli des services publics de proximité ; ce sont leurs enfants
qui vont pâtir d’une décélération des investissements concourant à la
lutte contre le réchauffement climatique.
La méthode employée
par le Gouvernement pour imposer ses mesures, sans concertation ou
discussion avec les collectivités, risque de durablement entamer leur
confiance.
Les associations du bloc communal sont conscientes de
la nécessité pour l’État de réduire ses déficits. Il reste le premier
partenaire des collectivités locales. Mais aucune solution durable ne
pourra être trouvée si ce partenariat est rompu. Elles tiennent à
rappeler qu’elles ne sont pas responsables de la dérive des comptes
publics, qu’elles votent leur budget à l’équilibre et que, contrairement
à l’État, leur dette est stable depuis les premières lois de
décentralisation.
Les associations du bloc communal appellent le
Gouvernement et le Parlement à modifier le projet de loi de finances de
manière à rétablir la confiance et le dialogue indispensables avec les
maires et les présidents d’intercommunalité pour surmonter la crise des
finances publiques que notre pays traverse.
Nous demandons :
• Le retrait des mesures visant l’abaissement du taux de
remboursement de la TVA payée par les collectivités sur leurs dépenses
d’investissement et ajustant le périmètre du Fonds de compensation de la
TVA. Ces remboursements sont dus aux collectivités, au même titre que
les entreprises qui récupèrent la TVA.
• Le retrait des
mesures visant le gel de la dynamique de TVA affectée aux collectivités
locales. Cette dynamique compense la suppression par l’État de
ressources fiscales locales (taxe d’habitation, contribution sur la
valeur ajoutée des entreprises).
Le produit de la dynamique de TVA
est un instrument de la politique partagée en faveur de la
réindustrialisation : supprimer l’abondement du Fonds national
d’attractivité des entreprises serait contreproductif.
•
Le retrait du fonds de précaution inscrit à l’article 64 du projet de
loi. Ces mesures sont inéquitables, elles n’offrent pas de visibilité
pour les collectivités potentiellement contributrices, elles auront
l’effet inverse de celui recherché, en poussant les collectivités à
recourir massivement à l’endettement pour financer leurs projets.
• Le retrait de la ponction sur la DCRTP. Celle-ci équivaut à un
prélèvement supplémentaire de 0,64% pour les EPCI concernés et,
additionné au prélèvement de 2% de l’article 64, contrevient aux termes
de la décision du Conseil constitutionnel du 18 janvier 2018.
• L’ouverture d’une discussion sur une indispensable réforme de la DGF
Nous proposons :
• L’institutionnalisation d’une conférence des territoires,
représentant l’ensemble des associations d’élus, instance de négociation
et de concertation avec l’Etat, réunie à échéance régulière, afin de
s’assurer du respect des engagements financiers réciproques de l’Etat et
des collectivités territoriales. Elle permettra par exemple de
connaître l’évaluation des coûts cachés des transferts ou de création de
charges par l’Etat (sécurité, santé, petite enfance…).
•
De contribuer à l’équilibre futur de la Caisse nationale de retraite
des agents des collectivités (CNRACL) au travers de la remise à plat
globale de l’ensemble du système de retraite des agents publics
territoriaux, comme préalable à toute mesure paramétrique. De plus,
l’arrêt de la compensation démographique est un préalable à toute
augmentation de la cotisation des employeurs. Une augmentation de 12
points sur trois ans est la mesure la plus dure proposée par ce
Gouvernement, qui touchera indifféremment toutes les collectivités, sans
considération pour leurs fragilités. Il conviendra d’étaler toute
hausse sur 6 ans.
Et enfin, de dénouer les enchevêtrements de
responsabilités entre l’État et les élus pour construire des politiques
publiques plus efficientes, plus simples et plus proches des Français,
avec un souci d’aménagement équilibré du territoire. Un tel travail, que
nous appelons de nos vœux, doit faire l’objet d’un dialogue franc,
apaisé et équilibré tout au long de l’année 2025. Ce travail nous
permettra de faire un meilleur usage des deniers publics, mais aussi de
faire progresser la décentralisation et surtout l’efficacité de l’action
publique au service de nos concitoyens.