Une voiture s'arrête devant la Châtaigneraie. A l'intérieur, la maman embrasse sa fille qui descend pour aller en cours. Dans la voiture, la mère de famille esquisse un sourire et  la voiture redémarre. Cette scène, on peut la voir quotidiennement devant le collège autunois. Sauf que ce vendredi, la maman n'était pas Autunoise et l'adolescente n'était pas non plus scolarisée dans l'établissement. Non, il s'agissait de cinéma. Et la conductrice n'était autre que Charlotte Gainsbourg. Et il n'aura fallu que trois prises pour que le réalisateur mette "la scène en boîte".

Saint-Andoche, lycée Bonaparte, Avenue Charles de Gaulle, Collège de la Châtaigneraie, le secteur de Pont-Lévêque ou encore le Stade Saint-Roch... Tout au long de cette semaine, la cité éduenne a servi de décor pour le film "Nous, les Leroy", le premier long métrage en tant que réalisateur de Florent Bernard, Autunois d'origine. Sa maman, Sonia, est commerçante dans la rue aux Cordiers, son papa, Régis, paysagiste. "Le fait de tourner à Autun était prévu dès le début du projet", insiste le réalisateur et scénariste, qui s'est fait connaitre sur internet sous le pseudo de FloBer. "C'est un film qui parle beaucoup de souvenirs d'enfance. J'y est donc mis une part de moi-même, avec des décors et des lieux que je connais", explique le cinéaste

Charlotte Gainsbourg, une évidence

Sans en dévoiler l'intrigue, Florent Bernard qualifie son film de "road movie" familial. "L'histoire raconte celle d'une famille en crise qui essaye de se reconstruire sous l'impulsion du papa, joué par José Garcia, et de la maman, jouée par Charlotte Gainsbourg. Les deux enfants du couple sont campés par Adrien Holmé et Lily Aubry", détaille le réalisateur.
Le choix de Charlotte Gainsbourg pour jouer la maman était une évidence. "Dès le début, j'ai voulu que ce soit elle. Dans les moments compliqués, elle ne nous a jamais lâché", affirme Florent Bernard. Pour José Garcia, le choix est venu plus tard. Et Florent, qui signe également le scénario du film, a du réécrire le rôle du complice d'Antoine de Caunes aux plus grands heures de Canal+. "Jaime bien que les acteurs soient à l'aise dans leur rôle", le réalisateur.

Cette session de tournage en cité éduenne intervient en tout début de production. "Nous avons prévu de tourner 27 jours.
Après Autun, nous allons tourner à Dijon, à Nuits-Saint-Georges et en région parisienne.
La date de sortie du film n'est pas prévue avant le début de l'année 2024. Florent Bernard espère bien faire une présentation de "Nous, le Leroy" à l'Arletty, ce qui aurait une signification pour lui. "J'ai fait mon stage de troisième à l'Arletty", sourit le réalisateur. A l'époque, le cinéma était dirigé par Philippe Chapelot et Syvie Bruant. Samuel Marchand était déjà le projectionniste.

"Les Autunois ont joué le jeu"

A l'issue de cette semaine, Florent Bernard loue l'accueil "incroyable" des Autunois et la disponibilité et faculté d'adaptation des services de la ville. "Ce vendredi matin, nous devions tourner au skate-park. A cause de la météo, nous n'avons pas pu le faire. Comme je suis Autunois, je me suis souvenu des tribunes du Stade Saint-Roch. Nous n'avons eu qu'un coup de fil à passer et nous avons pu y tourner... Même les collégiens qui devaient faire leur séance de sport ont été courir ailleurs", explique le cinéaste. Du côté de Saint-Andoche, il constate également que les habitants ont clairement joué le jeu. "Ils ont été compréhensif. Lorsque nous tournions, nous avions besoin de silence. Ils l'ont respecté. C'était vraiment cool. Ca se passe pas partout comme ça", assure-t-il.

En tout cas, après "Nous, les Leroy", Florent Bernard est prêt à revenir tourner dans sa ville natale, "Si j'ai l’histoire qui le permet », conclut-t-il,

Bastien MIGAULT