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01/09/2024 09:45
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AUTUN : Laboratoire de la République : « Modernité de l'idée républicaine pour affronter les défis nationaux et internationaux »

Ce samedi matin, la matinée s'est achevée à l'Hexagone pour l'Université d'été du Laboratoire de la République par un temps de présentation sur le thème « Modernité de l'idée républicaine pour affronter les défis nationaux et internationaux ».
Pour rapporter sur le sujet, il y avait Rachel Khan, Abnousse Shalmani, toutes deux journalistes et Manuel Valls et Jean-Michel Blanquer.

Abnousse Shalmani a emmené la salle dans un voyage dans le temps à travers la présentation d'une fiction d'un historien de la fin du 21e siècle, vivant sur la planète Mars et découvrant le titre passé de l'humanité, de ses ancêtres. Bien des faits évoqués par la journaliste dans son récit sont troublants, tellement ils collent à l'actualité du moment. Mais pour autant, cela n'est qu'une fiction ! Elle évoque bien la régression d'une société, mais qu'elle pense bien évitable... au fond ! Et elle ajoute le poids et l'importance de la culture, de la reconnaissance de l'intime. Elle pointe du doigt la rupture de l'individu avec le collectif pour entrer plutôt dans le communautarisme. « Il est de plus en plus dur de se rassembler autour d'une table » ajoute-t-elle.

Avant de proposer : « Nous devons nous battre et gagner devant une haine qui a le droit de s'exprimer. Que faire ? Nul ne quitte son pays pour la Chine ou la Russie. L'Occident est le refuge de notre humanité imparfaite. Si elle cède, où irons-nous ? »
Et d'ajouter encore que certes, la République est imparfaite, mais que l'école, l'instruction doivent rester des possibilités d'ascenseur social. « La culture est la première arme de l'éducation » ajoute-t-elle.
Au fond, la suite des présentations et des débats se poursuit sur cette ligne : comment renouer avec le collectif ? Comment combattre les extrêmes ? Comment faire face ensemble à la situation politique française en maintenant sa souveraineté ?

Manuel Valls, lui aussi, émet des propositions. Et il part déjà d'une conviction, celle que l'avenir de la France se joue en Ukraine « où des hommes et des femmes meurent pour nous, pour la démocratie et la liberté. Nous devons être plus que jamais aux côtés des Ukrainiens. »
Il évoque aussi la situation américaine et les élections à venir qui pourraient amener des changements dans le soutien à l'Ukraine et à l'Europe.
Il rappelle aussi d'autres conflits, d'autres dictatures, d'autres pays où la démocratie est malmenée, comme au Venezuela et où la France comme d'autres pays européens devraient davantage se positionner : « La France a un rôle à jouer en Amérique latine ». Sans oublier le sujet d'Israël : « ce qui se joue est fondamental face à l'islamisme ».

« Nous devons prendre conscience de la gravité de la situation » Manuel Valls

S'il précise bien que tout ne va pas mal en France, Manuel Valls encourage à prendre conscience de la gravité de la situation :
–    crise financière avec une dette importante, un niveau de dépenses très important ;
–    crise sociale/sociétale d'identité avec une partie des Français se sentant loin des centres de décision ;
–    une crise d'autorité qui n'est pas unique en Europe. « C'est une réalité qui s'est imposée qui est une atteinte aux biens et aux personnes. En matière de sécurité, de justice, il faut répondre plus vite » ajoute-t-il.
–    Une crise démocratique/civique/politique avec une démocratie questionnée en permanence.

Le constat d'une assemblée nationale divisée conduit pour Manuel Valls comme ceux qui lui succéderont au pupitre à se hisser au-dessus des intérêts partisans. « Il faut tout faire pour préserver, unir notre pays, sortir de l'impasse politique dans laquelle la dissolution l'a emmené » estime Manuel Valls.
Et d'appeler à « une grande dose de responsabilité et d'arrêter de penser aux prochaines élections ».

Bref, chacun appelle à respecter le rythme de fonctionnement des institutions, à construire des coalitions pour l'intérêt de tous et avant tout de la République et de la démocratie. Le ton se veut grave, solennel. Chacun attend le nom d'un Premier Ministre qui pourrait construire un gouvernement capable d’administrer le pays dans les prochains mois.

Manuel Valls et Jean-Michel Blanquer croient fermement au dépassement des clivages. Il est nécessaire et indispensable dans la situation actuelle.
Les maîtres mots de cette fin de matinée, en guise de conclusion de cette première université d'été du Laboratoire de la République sont l'unité et la responsabilité.
Entre les discours de ces trois jours et la réalité des prochaines semaines, chacun espère que le fossé sera le moins large possible.
De son côté, le Laboratoire de la République promet de poursuivre ses travaux avec tous ceux qui le souhaitent, d'où qu'ils viennent : associations, professionnels, politiques, institutionnels, chercheurs etc.
EM