
Les 7 agents en formation ont pu compter sur deux formateurs.

Au COSEC Stade Saint Roch, une conférence de presse "formation TASER pour la police municipale" a eu lieu vendredi matin, au dernier jour de la formation. Fin mars, les policiers municipaux ont reçu un tout nouvel équipement : des tasers de dernière génération (modèle T10) équipés de 10 ardillons en tir et avec une portée de 13,90 mètres. Jusque-là, les policiers municipaux étaient uniquement équipés d’armes de défense (bâtons de défense, bombes lacrymogènes). Avec l'arrivée des TASERS, les agents de police municipale pour pouvoir s'en servir sont obligés d'effectuer une formation spécifique. Formation qui a eu lieu cette semaine pendant trois jours, et c'est sept policiers municipaux, cinq d’Autun, un de Joigny (89) et un de Talent (21), qui ont ainsi participé. Cette formation préalable à l’armement de catégorie B6 organisée par le CNFPT (Centre National de la Fonction Publique Territoriale) permet aux agents de recevoir un enseignement théorique et pratique évalué en fin de formation par un questionnaire de connaissances générales plus une épreuve de mise en situation.
Les 7 agents en formation ont pu compter sur deux formateurs, ayant un monitorat pour la manipulation d’armes de tous types (létales ou non), dans le but d’enseigner le maniement des armes, Virgile, brigadier chef principal à Saint-Éloi (58) et Lionel, chef de service à Saint-Étienne (42).
Les policiers municipaux doivent d’abord suivre une formation théorique et juridique, ponctués d’un examen qui doit alors être validé avec la moyenne au minimum. Puis après validation, trois jours de formation pratique s’enchaînent, sanctionnés là encore d’un examen. Un certificat médical est ensuite nécessaire. Alors seulement, la préfecture délivre un permis de port d’arme individuel. Un suivi est toutefois assuré par le CNFPT à la suite de l’obtention de cette certification avec deux formations d’entraînement obligatoire chaque année.
À Autun, les policiers municipaux sont équipés de pistolet à impulsions électriques T10, capable d’atteindre une portée de presque 14 mètres et très légers (205grs), ce qui facilite leur manipulation et les rend très précis à l’usage, point visé - point touché. Le PIE marche avec deux sondes reliées à un filin en cuivre enroulé dans une cartouche. Lorsqu’elles touchent leurs cibles, mille volts se libèrent, de façon à couper le système locomoteur. Aucun muscle ne répond durant cinq secondes : un temps suffisant pour menotter l’individu. Le PIE peut aussi être utilisé par contact. Là, seule la douleur neutralise la cible. Avant d’en arriver à cette extrémité, il est possible de jouer la carte de la dissuasion, d’abord, par deux points laser, puis si besoin, par un crépitement préalable au tir.
Ce vendredi, chaque candidat a passé une évaluation individuelle, d’abord théorique, puis de mise en situation avec un scenario bien défini afin que chacun puisse mener son intervention dans les mêmes conditions que le réel. Il peut être utilisé qu'en légitime défense uniquement, que ce soit pour l’agent lui-même ou pour autrui. Et toujours selon le principe de proportionnalité à la menace.
Etre "tasé" est douloureux, c'est clair, dangereux, éventuellement… Le débat existe. Les risques sont surtout liés aux chutes occasionnées par la neutralisation, que la cible ne peut amortir. Mais le choc n’agit en aucun cas sur le cœur.
Passé les cinq secondes de choc, chacun réagit différemment. Certains peuvent être groggy ou avoir du mal à respirer, d’autres se remettent très bien. Globalement, sa létalité est dite "limitée". Cela dit, en cas d’utilisation d’un taser, les agents de police municipale ont malgré tout l’obligation de porter secours à la personne qui a été impactée en attendant l’arrivée des pompiers.
Patrick VIEILLARD



























