Il y a des moments pour défendre le territoire de manière unie, au delà des obédiences politiques et syndicales, et il y en a d’autres pour lutter contre certaines politiques. Ce samedi matin, devant le Centre Hospitalier d’Autun, il y avait certaines personnes qui étaient plus là pour dénoncer la politique générale du gouvernement que pour défendre la Maternité d’Autun, dans l'oeil du cyclone depuis plusieurs semaines. Et c’est bien dommageable car ils ont un peu éclipsé la belle unité des maires nivernais, saône-et-loiriens et côte-d’oriens, des usagers et surtout des personnels de la Maternité autunoise. Personnel, qui malgré la souffrance et surtout l’incertitude de savoir de quoi demain sera fait, s’est drapé dans une dignité qui force le respect.
Il a d’ailleurs fallu pousser « les filles de la mat’ » pour qu’elles se mettent en avant. Elles qui pendant une grande partie des prises de paroles étaient installées sous le sas des Urgences

« Une entreprise de déstabilisation »

Ce samedi matin donc à l’initiative de l’APSAM et de sa combative présidente Evelyne Combier une manifestation était organisée devant l’hôpital autunois pour réclamer la réouverture de la Maternité d’Autun. Un appel relayé par le maire de Planchez en Morvan. Si l’appel a été lancé jeudi, il a porté vite et fort, puisque pas moins de 200 personnes étaient réunis devant le centre hospitalier autunois. Et de très nombreux maires avaient ceint l’écharpe tricolore. Un geste symboliquement fort.
Dan leurs discours respectifs, le Dr. Evelyne Combier et Rémy Rebeyrotte ont dénoncé les conditions dans lesquelles la Maternité a été déstabilisé. Le Député n’hésitant pas à employer le terme de  « voyoucratie » l’endroit l’Agence Régionale de Santé et de la direction du Groupe Hospitalier de Territoire. Et Evelyne Combier de renchérir : « La solution, c’est le départ de M. Collange-Campagna.

Vincent Chauvet en appelle au Préfet de Région

Après quelques débats houleux, parfois loin des enjeux du jour, Vincent Chauvet a faire part d’une certaine incompréhension. « Nous n’avons toujours pas de décisions de la part de l’ARS sur la réouverture de la Maternité alors que les plannings sont pleins », indique le Maire d’Autun. Et de reprendre : « Aujourd’hui, nous sommes là pour dire à l’ARS qu’à un moment il n’y a plus de raison de laisser la Maternité fermée ou alors il n’y a d’autres considérations.  ».
Aussi le premier magistrat autunois en appelle à Franck Robine, le Préfet de Région. « Dès lundi, nous sollicitons une rencontre avec lui, le Directeur Général de l’Agence Régionale de Santé et le Directeur du Groupement Hospitalier de Territoire », indique l’édile autunois. Et de constater que tout le personnel de la Maternité a fait les efforts pour créer le conditions de la réouverture.

« On veut continuer à accueillir des mamans »

« Cela fait 10 ans que je travaille à la Maternité d’Autun et je veux que l’on continue à accueillir des mamans », témoigne, les sanglots dans la voix, une des sages-femme de l’hôpital. Et une future maman de poursuivre : « Je dois accoucher dans une semaine. Je sais que ce ne sera pas à Autun, mais aujourd’hui je suis inquiète de savoir que d’autres mamans ne pourront pas le faire ».
Un sentiment partagé par un couple d’Anostiens dont la fille doit accoucher dans les prochaines semaines. « On aimerait bien que ce soit à Autun », souffle la femme… Si la fille de ce couple n’habite plus la cité des Galvachers, les pompiers anostiens ont eu à gérer récemment un début accouchement à domicile…. Il leur a fallu près de 50 minutes pour rejoindre l’Hôtel-Dieu du Creusot. Finalement, le plus bel exemple de l’importance de maintenir la Maternité d’Autun.

Bastien MIGAULT