Recherche
Pour nous joindre
alain.bollery@orange.fr
SMS au 06.98.82.18.88
> Vie locale > Vie locale
20/08/2024 03:17
3341 lectures

Didier Devoucoux : «Volontaire aux Jeux Olympiques, c’était fantastique»

Volontaire, l'élu autunois a vécu deux semaines inoubliables au coeur des Jeux Olympique. Il en conserver des souvenirs inoubliables, gravés à jamais dans sa mémoire. Il s'est confié à autun-infos avant de rempiler pour les Jeux Paralympiques.
Il est un peu plus de 23 heures… Le rendez-vous téléphonique convenu pour 22 heures a été décalé. «Pas grave, vous savez pour le marathon pour tous, on était convoqué à 20 heures, le 1er départ était à 21h30 et pour les 10 kilomètres c’était à 23h30. Et je suis rentré à 6h15 du matin», explique Didier Devoucoux, avec un enthousiasme communicatif.
L’élu autunois s’était porté volontaire pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Il a retrouvé Autun pour à peine deux semaines, avant de repartir pour les Jeux Paralympiques, toujours comme volontaire.
Il a tellement de choses à dire sur les JO et sur ses JO à lui, qu’il pourrait parler toute la nuit. «Pas une seconde je n’avais imaginé vivre ce que j’ai vécu pendant deux semaines».
Des images il en a tellement qu’il a du mal à faire le tri, d’abord des cris de joie des sportifs jusqu’à leur douleur, leur souffrance, pas toujours contenues. «J’ai vu des gens qui ont terminé le marathon complètement usés. Et franchement ça faisait quelque chose de les voir souffrir pour atteindre le défi qu’ils s’étaient fixé».
 
«Tout a été fait pour que ce soit la fête»
 
Des Jeux Olympiques, Didier Devoucoux parle d’abord du côté humain, «avec les sportifs et avec les supporters. C’était énorme. Les mots me manquent. J’ai eu la chance d’être à la butte Montmartre pour la course cycliste des hommes. C’était une ambiance inimaginable. En fait, tout, absolument tout, a été fait pour que ce soit la fête. Il fallait y être pour le croire, même si je pense que cela transpirait à la télévision. Mais être au cœur, c’était tellement fort… Oui c’était fort de voir le bonheur et l’enthousiasme des supporters, mais des Parisiens aussi».
 
«Les Parisiens en voulaient aux médias et aux politiques qui ont dénigré les Jeux»
 
Au sujet de ces derniers, le volontaire «made in Autun» est catégorique : «Contrairement à ce qui a été dit ou écrit, les Parisiens, au moins une majorité, l’ont très bien vécu. Ils nous ont remercié de notre présence, de notre investissement. Ils en voulaient aux médias et au politiques qui ont dénigré les Jeux avant même qu’ils ne commencent. Oui ils leur en voulaient d’avoir poussé des Parisiens à quitter la capitale, car tous ont vu l’effervescence. Beaucoup nous ont dit avoir eu des Parisiens, partis au vert, au téléphone et leur dit :
 «Mais pourquoi on est parti de Paris. Pourquoi toutes ces polémiques alors qu’à la télévision on voit que c’est la fête, que ces Jeux c’est énorme».
L’élu d’Autun lui aussi a du mal à digérer tout ce qui a été fait et dit pour nuire à la réussite des Jeux Olympiques : «Non je n’ai pas compris cette campagne contre le JO, je n’ai pas compris que des politiques souhaitent que ce soit un échec, que cela se passe mal. Si tel avait été le cas, cela aurait l’échec de la France. C’est fou que des gens ont spéculé là-dessus».
 
«Je ne peux pas accepter que certains ont voulu pourrir les JO… Ni les discours haineux»
 
Didier Devoucoux parle aussi de ce qu’il a vécu de l’intérieur : «Nous les volontaires on était en relation permanente avec les forces de l’ordre. Et j’en témoigne, les forces de l’ordre, les policiers, les gendarmes, les militaires, tous ont été super bien accueillis. Personnellement je ne peux pas accepter que certains ont essayer de pourrir les JO, de pourrir l’ambiance, en évoquant des attentats. Je ne peux pas accepter non plus les discours haineux qui ont été proférés».
Sorti des Jeux Olympiques et en attendant les Jeux Paralympiques, l’Autunois savoure. «Oui ce que j’ai vécu était fantastique et je ne suis pas prêt de l’oublier. D’ailleurs je ne pense pas que l’on peut oublier un vécu comme cela. Il va me falloir du temps pour retomber vraiment les pieds sur terre, après cet embellissement populaire de la France. J’ose le dire, j’ai peur de ne pas sortir indemne de cet épisode».
Il ne fait pas spécialement de hiérarchie dans les instants très forts qu’il a vécus. «J’étais à la course cycliste féminine. Les filles passaient deux fois. Les gendarmes qui les précédaient étaient debout sur leur moto et ils étaient ovationnés par le public. Cela m’a rappelé le grand rassemblement populaire après les attentats».
 
«Je n’oublierai jamais cette femme demandant si l’arrivée était loin… C’était le 1er marathon de sa vie»
 
Autre moment fort : Le marathon pour tous. 20.000 participants au marathon et 20.000 aux 10 kilomètres. Quand ils sont partis, on avait l’impression que cela n’allait jamais s’arrêter. E puis après j’ai vu les souffrances à l’arrivée, les prises en charge par le SAMU. Mais tous essayaient de tenir. Ils voulaient le faire, parce que c’était les JO, parce que c’était peut être un des instants les plus forts de leur vie», souffle Didier Devoucoux avec beaucoup d’émotions dans la voix.
 Il poursuit : «Je n’oublierai jamais cette femme de 35 ans environ me demandant si l’arrivée était loin. Elle en était à 400 mètres et elle en bavait. C’était le premier marathon de sa vie, elle s’y était inscrite pour le vivre. Ce sont des images qui marquent».
 
Madouas ? «Il était cuit, c’est le public qui l’a porté»
 
Et puis Didier Devoucoux parle de Valentin Madouas, médaillé d’argent, sur l’épreuve de cyclisme en ligne : «Dans la dernière montée à Montmartre, il était cuit. Mais il a serré le dents. C’est le public qui l’a porté ; C’était une folie indescriptible. Sans le public je ne crois pas qu’il aurait été médaillé. Vous comprenez que vivre ça, vivre des émotions comme celle-ci, c’est inouï».
L’élu parle encore du triathlon mixte et la championne olympique terminant 4ème du triathlon mixte, «dans la douleur de ne pas avoir une médaille en mixte, il y avait de la grandeur».

«Il faut aimer les JO»

S’attendant à vivre des émotions décuplées sur les paralympiques, Didier Devoucoux conclue : «Pendant deux semaines, j’ai trouvé des gens unis comme les sont les cinq anneaux olympiques. Il faut aimer les JO par rapport à ce qu’ils représentent. Quand on est au cœur, ça prend aux tripes. Sur ce plan je n’en reviens pas de ce que ces jeux ont été pour nos athlètes tricolores. 64 médailles, dont 16 en or, c’est formidable».
Didier Devoucoux, ça médaille à lui, c’est ce qu’il a vécu pendant deux semaines. Avec en souvenir, une lettre signée par Thomas Bach, le Président du CIO et Tony Estanguet, le président du COJO.
Alain BOLLERY
(Photos DR)