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16/02/2023 03:17
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MATERNITE D’AUTUN : Grève administrative, remise des clefs des mairies, drapeaux en berne… Les élus morvandiaux haussent le ton contre la fermeture

A propos de la manifestation contre le décision de fermeture de la Maternité d’Autun le 4 février dernier, qui avait réuni plus d’un millier de personnes dans les rues de la cité éduenne, Autun Infos avait rappelé que le Morvan était une terre ancestrale de résistance. De Vercingétorix, qui avait fédéré les différentes tribus gauloises sur le Mont Beuvray à la Seconde Guerre Mondiale, avec les différents maquis morvandiaux. (cliquez ici notre article).
Ce mercredi soir, à Anost, c’est justement le béret du Maquis Socrate, vissé sur le tête d’Olivier Chapuis, président des Amis du Maquis Socrate, qui accueillait les maires morvandiaux. Des maires de l’Autunois, mais également de la Nièvre et de la Côte d’Or, qui sont clairement entrés en résistance contre la décision de l’Agence Régionale de Santé. Et ils ne semblent pas près de déposer les armes comme l’avait fait Vercingétorix -toujours lui- au pied de Jules César à Alésia. C’est Pierre Poillot, président de la Communauté de Communes du Pays d’Arnay et Liernais, qui sonne la charge. « Il faut tenir aussi longtemps tant qu’ils ne céderont pas », martèle-t-il.

Défendre le droit de naître dans le Morvan


Ce mercredi soir donc, près de 90 personnes, dont une écrasante majorité d’élus, se sont donc réunis dans la cité des galvachers pour jeter les bases de premières actions coordonnées pour dire non à la fermeture de la Maternité. Des actions à la fois visible, mais également un peu moins, mais qui permettent de montrer la détermination des maires à sauver coûte que coûte le service du Centre Hospitalier d’Autun et à défendre le droit de naître dans le Morvan. Un droit cher à Louis Basdevant, maire d’Anost, très en pointe dans la contestation depuis l’annonce de l’ARS du 31 janvier dernier. "Naître dans le Morvan" devrait être constitutionalisé", ose même l'élu anostien.

Des actions visibles et symboliques


Aussi, les élus ont décidé de mettre les drapeaux en berne aux frontons de leur mairie, mais également d’installer des crêpes noires sur les panneaux d’entrées de communes. « Il faut des choses visibles de l’extérieur », insiste un élu. Par ailleurs, samedi matin, les maires ont décidé d’aller remettre symboliquement les clefs de leur mairie respective à Marc Makhlouf, Sous-préfet de l’arrondissement d’Autun, même si, comme le rappelle Vincent Chauvet, l’exercice préfectoral n’a pas du pouvoir sur les ARS. Et de renvoyer aux propos « d’Etat dans l’Etat » tenus par Frédéric Brochot, vice-président du Conseil Départemental de Saône-et-Loire, lors du dernier conseil communautaire du Grand Autunois-Morvan (cliquez pour lire notre article). Qu’importe les élus veulent être entendus par les plus hautes sphères de l’Etat. « Ce n’est pas l’ARS qu’il faut convaincre, c’est le Ministre de la Santé, la Première Ministre voire le Président de la République », estime Jean-François Aluze, maire de Broye.

Suspendre le dialogue avec l’Etat


Les élus morvandiaux ont donc décidé d’entamer une grève administrative en bloquant le dialogue avec les services de l’Etat sur un certain nombre de thématique. « Nous n’allons pas bloquer l’état civil pour ne pas pénaliser nos administrés. Par contre, on peut « oublier » de transmettre les documents d’urbanisme », détaille Louis Basdevant. Et d’aller même plus loin : « Au 31 mars, nous devons tous avoir voté nos budgets. On peut se dire que l’on ne les donne pas à la Direction des Finances Publiques ».
Quant à une démission collective ? La possibilité a bien évidemment été évoquée, mais « elle doit rester l'arme ultime », estime Pierre Poillot, rejoint par Norbert Estienne. « Le faire maintenant, c’est accepté la fermeture et dire à l’ARS qu’elle a gagné », argumente le maire de Cussy-en-Morvan.

Où recevoir le Directeur de l’Agence Régional de Santé ?


Il y a quelques heures, les maires morvandiaux ont été invités par Jean-Jacques Coiplet, directeur général de l’ARS, pour une réunion autour de la question de la périnatalité dans le Moravn. S’ils ont accepté l’invitation, les élus ont cependant refusé que cette dernière se déroule à Dijon au siège de l’ARS, ni même en visioconférence. « C’est trop facile. S’il veut nous rencontrer, c’est lui qui doit venir », estiment en substance mais unanimement les maires présents.
Un débat s’est alors engagé sur le lieu où le recevoir. Et pour beaucoup, il faut qu’il vienne dans le Morvan. Les communes d’Arleuf, Ouroux-en-Morvan, Planchez-en-Morvan ou Anost ont été citées. Tout comme celle de Ménessaire, qui présente la particularité d’être aux confins de la Nièvre, de la Côte d’Or et de la Saône-et-Loire. Plusieurs propositions ont formulée au directeur général de l’Agence Régionale de Santé.
En tout cas, les élus morvandiaux sont remontés comme des coucous suisses et la rencontre de lundi promet d’être explosive. "Il faut que l'ARS entende nos propositions", estime Louis Basdevant.
Bastien MIGAULT