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08/03/2023 13:57
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MATERNITE D'AUTUN : Nobert Estienne demande à ce que les élus se concentrent désormais sur l'avenir de l'hôpital

Le maire de Cussy-en-Morvan a écrit une lettre à ses collègues morvandiaux.
« Faute de grives, on mange des merles ». C’est un peu le sens de la lettre ouverte écrite par Norbert Estienne, maire de Cussy-en-Morvan, à l’attention de ses collègues morvandiaux, qu’Autun Infos publie en intégralité. L’édile fait le constat -comme beaucoup d’autres- qu’en l’état l’activité « accouchement » de la Maternité d’Autun ne peut reprendre. Il pointe notamment la porte ouverte par Jean-Jacques Coiplet, directeur général de l’Agence Régionale de Santé, permettant la réouverture si des nouveaux professionnels arrivent.
En attendant cette perspective, si tant est qu’elle arrive un jour, Norbert Estienne exhorte ses collègues élus à désormais concentrer leurs efforts sur le Centre Hospitalier d’Autun en lui-même. « Si ce dernier devait vaciller, alors les conséquences seraient encore plus catastrophiques pour l’ensemble du territoire », estime le premier magistrat cussyssois.
Aussi, face aux tensions qui se sont fait jour depuis lundi dernier, Norbert Estienne exhorte ses collègues à rester unis et ce concentrer sur l’avenir. « Ne jetons pas aux orties cette belle unité affichée durant quelques semaines », écrit-il. Et de conclure : « Alors plus que jamais, restons soudés et solidaires pour continuer à travailler pour le bien de tous nos concitoyens et réfléchissons ensemble pour façonner un avenir médical, sinon resplendissant, au moins acceptable ».
Bastien MIGAULT


Lettre ouverte aux collègues élus

La maternité de l’Autunois-Morvan, en l’état actuel des choses, ne rouvrira pas demain. C’est désormais une certitude. Cependant, comme l’a indiqué lundi le Directeur Général de l’ARS, il « maintient la suspension, sans pour autant retirer l’agrément ». Une autre perche nous a été tendue : « Aidez-nous à trouver des professionnels de la santé prêts à venir à Autun et nous vous aiderons à rouvrir la maternité » a-t-il également lancé.
Autrement dit, nous pouvons encore agir et quoi que beaucoup puissent en penser, il est encore possible d’inverser la situation. À quelle échéance ? Nul ne le sait. Dans six mois, un an, deux ans ? Mais si une telle éventualité est encore envisageable, vaut-il mieux persévérer dans un combat que tout le monde sait désormais perdu d’avance et ainsi anéantir toute possibilité, même infime soit-elle, de revoir un jour les femmes du Morvan accoucher de nouveau à Autun, ou saisir l’opportunité de travailler sur une réouverture possible à plus ou moins brève échéance, tout en démontrant que le concept que veut développer l’ARS risque de ne pas fonctionner ?
Pour ce faire, j’invite toutes celles et ceux qui le souhaitent à concentrer leurs efforts sur l’hôpital lui-même. Si ce dernier devait vaciller, alors les conséquences seraient encore plus catastrophiques pour l’ensemble du territoire. Si nous voulons le retour de la maternité, il faut que l’hôpital soit encore là pour l’accueillir.
Nous avons découvert petit à petit que nous n’avions pas toutes les cartes en mains pour défendre la maternité telle qu’elle fonctionnait jusqu’alors. Ne faisons pas la même erreur avec l’hôpital dans son entier en nous réveillant un jour en nous disant « zut, si j’avais su ».
Mais de grâce, ne commençons pas à nous reprocher les uns les autres d’avoir dit ou fait telle chose, ou au contraire de ne pas avoir dit ou fait telle autre chose. Et surtout, gardons-nous de sombrer dans le travers des clivages ou des récupérations partisanes qui ne feraient qu’attiser un feu couvant.
Suite au déroulement de la réunion de lundi, certains se sentent trahis ou floués. Force est de reconnaître que c’est en partie vrai.
D’un certain point de vue, comment en effet ne pas en vouloir à des élus qui, le samedi précédant la réunion, clamaient haut et fort qu’ils allaient quitter la salle si la presse ne pouvait pas rester durant les échanges et qui, au moment de la rencontre, sont restés assis (quand ils étaient là) alors même que la presse était sommée de sortir. Je profite de l’occasion pour rappeler tout de même que cette posture a été décidée par certains et non votée par l’ensemble.
D’un autre côté, quitter une réunion sans y participer n’est-elle pas également une preuve de renoncement, voire un refus de dialogue qui n’honore pas nécessairement la fonction d’élus responsables que nous sommes censés être.
Que l’on ne se trompe pas, je ne fais ici ni procès, ni reproche. J’affirme simplement que chacun a le droit et le devoir d’agir en son âme et conscience, loin de toute influence ou récupération de nature à semer un trouble supplémentaire dans les débats.
À titre personnel, je ne regrette absolument pas d’avoir participé aux manifestations, rencontres et réunions auxquels j’ai pu participer jusqu’alors. Et pour être tout à fait honnête, si c’était à refaire, je n’hésiterais pas une seule seconde à recommencer, compte tenu des informations et connaissances dont je disposais au moment de prendre part à ce combat.
C’est pourquoi je me permets d’écrire ces quelques lignes pour inviter tous mes collègues élus du territoire à rester unis et à se concentrer sur l’avenir. Ne jetons pas aux orties cette belle unité affichée durant quelques semaines. Et même si cette journée aura créé de la frustration et laissera sans nul doute des traces, il ne faut pas qu’elle reste comme étant celle marquant la fin d’un espoir.
Oui, nous voulons tous que la maternité rouvre. Non, nous n’avons pas les clés pour débloquer la situation immédiatement.
Alors plus que jamais, restons soudés et solidaires pour continuer à travailler pour le bien de tous nos concitoyens et réfléchissons ensemble pour façonner un avenir médical, sinon resplendissant, au moins acceptable.
Norbert Estienne
Maire de Cussy-en-Morvan